Pernod Ricard décidé à continuer à exporter de l'alcool en Russie

Pernod Ricard
Le groupe Pernod Ricard a l'intention "de continuer" à expédier de l'alcool vers la Russie "avant d'y voir plus clair". © JOEL SAGET / AFP
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avec AFP
Le groupe français Pernod Ricard, le numéro deux mondial des spiritueux, a indiqué, ce jeudi, qu'il allait pour l'heure continuer à exporter des bouteilles dans le pays, hors vodka suédoise Absolut "avant d'y voir plus clair". "On condamne très fermement cette invasion absolument effroyable de l'Ukraine", a déclaré Alexandre Ricard.

Le numéro deux mondial des spiritueux Pernod Ricard, critiqué en Suède pour ne pas avoir cessé tout commerce en Russie, a indiqué jeudi à l'AFP qu'il allait pour l'heure continuer à exporter des bouteilles dans le pays, hors vodka suédoise Absolut. "On condamne très fermement cette invasion absolument effroyable de l'Ukraine par la Russie", a déclaré Alexandre Ricard à l'AFP jeudi, en marge de la présentation de ses résultats trimestriels.

 

"Protéger les équipes locales"

Le groupe a toutefois l'intention "de continuer" à expédier de l'alcool vers la Russie "avant d'y voir plus clair", a-t-il ajouté.  Une exception notable : le fleuron suédois Absolut. Les expéditions de cette vodka ont été stoppées à la suite d'une polémique dans le pays. Il a  été reproché au groupe français de reprendre discrètement ses exportations vers la Russie après les avoir initialement suspendues en raison de l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

Devant un début de boycott et les critiques de la classe politique locale, jusqu'au Premier ministre Ulf Kristersson, le groupe a annoncé le 18 avril qu'il interrompait ses envois d'Absolut à destination de la Russie. Le groupe continue à expédier d'autres marques dans le pays pour maintenir un certain niveau d'activité sur place et "protéger les équipes locales" d'éventuelles accusations de "faillite intentionnelle". 

 

"Nous allons au-delà du respect des sanctions internationales"

Pour Pernod Ricard, ce n'est pas pour autant "business as usual" en Russie, a spécifié Alexandre Ricard à l'AFP : "Nous allons au-delà du respect des sanctions internationales. On ne vend pas aux niveaux auxquels on pourrait vendre si on le souhaitait, on a arrêté un certain nombre de marques locales, nous avons quasiment arrêté nos investissements marketing." "On n'était pas obligé de faire tout ça et on le fait", a-t-il affirmé, jugeant par ailleurs "anecdotique" l'impact de l'arrêt des ventes d'Absolut en Russie sur ses résultats.