Pédophilie : le dossier explosif d'un évêque chilien poursuit le pape

Le pape avait nommé Juan Barros à la tête du diocèse d'Osorno, au Chili, bien que celui-ci soit soupçonné d'avoir passé sous silence les actes d'un autre prêtre.
Le pape avait nommé Juan Barros à la tête du diocèse d'Osorno, au Chili, bien que celui-ci soit soupçonné d'avoir passé sous silence les actes d'un autre prêtre. © Andreas SOLARO / AFP
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avec AFP
Le pape François, qui défend jusque-là un évêque chilien impliqué dans un scandale de pédophilie, aurait été alerté en 2015 par une victime.

Une victime d'abus sexuels avait écrit au pape François en l'alertant sur l'évêque chilien Juan Barros, a rappelé mardi une ancienne conseillère antipédophilie du Vatican, le plaçant ainsi en contradiction avec de récents propos.

Le pape face à ses contradictions. L'affaire de Mgr Juan Barros évêque d'Osorno, soupçonné d'avoir tu les agissements d'un vieux prêtre pédophile, a miné le voyage du pape au Chili mi-janvier. Dans l'avion qui le ramenait à Rome, le pape François avait notamment déclaré que le Vatican avait enquêté sur Mgr Barros, sans trouver "d'élément pour le condamner". "Vous me dites qu'il y a des victimes, mais je ne les ai pas vues, elles ne se sont pas présentées à moi", avait-il argué, se déclarant "convaincu" de l'innocence de l'évêque.

Une lettre déposée au pape en 2015. Le 12 avril 2015, l'Irlandaise Marie Collins, une "rescapée" d'abus sexuels qui a claqué en 2017 la porte de la commission papale de lutte contre la pédophilie, est venue spécialement à Rome porteuse d'une lettre d'un Chilien victime d'abus, Juan Carlos Cruz, a-t-elle confirmé mardi à l'AFP. 

Soupçonné d'avoir passé des abus sexuels sous silence. Juan Barros, nommé par le pape à la tête du diocèse d'Osorno, en 2015, est soupçonné d'avoir passé sous silence les actes du père Fernando Karadima. Ce prêtre octogénaire a été reconnu coupable en 2011 par un tribunal du Vatican d'avoir commis des actes pédophiles dans les années 1980 et 1990. Selon Marie Collins, au moins trois victimes directes de Karadima accusent Barros d'avoir été témoin de certains actes. Mgr Barros nie pour sa part ces accusations.