Jacques Attali 4:56
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Mélanie Faure , modifié à
Jacques Attali est revenu sur l'origine et les enjeux de la guerre qui oppose la Russie à l'Ukraine sur Europe 1, ce vendredi. L'énarque et ancien conseiller de François Mitterrand souligne, selon lui, le danger imminent d'une "double apocalypse nucléaire militaire et climatique" sur le monde entier. 

Le 24 février, la Russie envahissait l'Ukraine. Immédiatement, l'Europe et les Etats-Unis apportaient leur soutien à Volodymyr Zelensky dans ce conflit, résultat de longues années de tensions entre le pays d'Europe de l'Est et l'Etat fédéral russe. Pour Jacques Attali, le conflit est le résultat des "scories" du passé. "C'est plutôt une dernière ou une presque dernière scorie du monde du passé qu'un présage d'un monde d'avenir", a estimé ce vendredi sur Europe 1 l'ancien conseiller de François Mitterrand.

Il poursuit : "Mais cette scories peut détruire l'humanité. Je parlais [...]d'une double apocalypse nucléaire militaire et climatique qui nous menace. L'apocalypse climatique est celle de demain, l'apocalypse nucléaire est le résidu des menaces moyenâgeuses du XXème siècle. Elle est là, elle n'a jamais explosé parce qu'on a réussi à être sages jusqu'à présent. Elle pourrait exploser. Nous n'avons jamais été aussi proche d'une catastrophe planétaire sur ce terrain."

"Faut-il attaquer le lion ?"

Jacques Attali s'interroge sur la stratégie à adopter face à Vladimir Poutine. "Est ce que nous avons intérêt à calmer le lion en étant calme ? Ou avons-nous intérêt à attaquer le lion et risquer notre vie et la vie de l'humanité toute entière ?", soulève-t-il, au sujet du Président russe. "Les sanctions économiques vont avoir un impact", assure-t-il. "Je persiste à penser à l'intérêt de l'humanité toute entière et que nous ne défendions en intervenant militairement que les pays membres de l'OTAN, les autres ne font pas partie de notre alliance. Nous ne sommes d'ailleurs jamais intervenus quand l'Union soviétique a massacré à Berlin en 52, à Varsovie, en 56, à Budapest en 56, à Prague, en 68, à Varsovie de nouveau en 80. On a laissé faire."

L'énarque conclut en évoquant la Russie et sa "vocation" d'être une nation européenne - une partie du territoire se trouve en Europe : "La Russie est une nation européenne. Pour l'instant, elle est gouvernée d'une façon moyenâgeuse, mais elle reste et a vocation à être une nation."