Noël : une bénédiction "Urbi et Orbi" très attendue, après l'appel papal à l'hospitalité

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La bénédiction "Urbi et Orbi" de lundi sera le cinquième message de Noël du pape François. Image d'illustration. © ANDREAS SOLARO / AFP
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avec AFP
La bénédiction papale va se dérouler au lendemain d'une messe de Noël tendue à Bethléem en territoires palestiniens. 

Le pape François prononce lundi à Rome la traditionnelle bénédiction "Urbi et Orbi", au lendemain d'une homélie de Noël appelant les 1,3 milliard de catholiques de la planète à faire preuve d'"hospitalité" devant le drame des migrants.

Petit-fils de migrants. L'Argentin Jorge Bergoglio, petit-fils de migrants  italiens, a fait du sort des réfugiés l'un des thèmes fondamentaux de son pontificat entamé voici près de cinq ans. "Personne ne doit sentir qu'il n'a pas sa place sur cette Terre", a-t-il estimé dans sa traditionnelle homélie de la veillée de Noël, précédant son cinquième message de Noël "Urbi et orbi" ("à la ville et au monde"), à la tonalité plus politique.

A Bethléem, une messe sous haute tension. Autre temps fort spirituel de la veille de Noël, la messe de minuit dans l'antique Bethléem, là où est né Jésus selon le Nouveau Testament, n'a pas échappé aux tensions du moment. Pierbattista Pizzaballa, haut dignitaire catholique romain du Proche-Orient qui a célébré la messe, a exhorté au courage les chrétiens, "préoccupés et peut-être épouvantés de la diminution de (leur) nombre" dans une région en plein tumulte. Dans l'antique Bethléem, aujourd'hui en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, il s'est écarté de son discours prévu pour évoquer la décision unilatérale, le 6 décembre, de Donald Trump de reconnaître Jérusalem capitale d'Israël.

"Prions pour Jérusalem". Les églises traditionnelles ont déjà exprimé leur réprobation. Mais Mgr Pizzaballa a insisté : "Jérusalem  est une cité de paix, il ne peut y avoir de paix si l'un est exclu", a-t-il dit en réitérant le principe que Jérusalem doit être une ville pour deux peuples et trois religions. "Jérusalem est notre mère" et si la mère perd un de ses enfants, elle "ne peut trouver la paix, alors prions pour Jérusalem", a-t-il dit dans son homélie, prononcée en présence du président palestinien Mahmoud Abbas.

Sur la place de la Mangeoire, l'ambiance était morose, malgré les chants de Noël diffusés par hauts-parleurs. Quelques centaines de Palestiniens et de touristes étrangers ont bravé un vent froid près de l'église de la Nativité érigée sur le site où, selon la tradition, Marie donna naissance à Jésus, pour regarder un défilé de scouts. Dans la soirée, les premières pluies denses depuis longtemps ont encore assombri les esprits.