MSF dénonce le "traitement dégradant" des migrants de l'Aquarius

Les rescapés de l'Aquarius ont passé sept jours en mer à bord d'un bateau humanitaire avant de pouvoir regagner la terre ferme.
Les rescapés de l'Aquarius ont passé sept jours en mer à bord d'un bateau humanitaire avant de pouvoir regagner la terre ferme. © AFP PHOTO / KARPOV / SOS MEDITERRANEE
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avec AFP , modifié à
Médecins sans frontières dénonce dimanche "le traitement dégradant" infligé aux rescapés de l'Aquarius par les gouvernements européens, dont certains ont refusé de les accueillir. 

L'organisation Médecins sans frontières (MSF), qui a affrété l'Aquarius avec SOS Méditerranée, a dénoncé dimanche le "traitement dégradant" infligé aux migrants secourus par le bateau au large de la Libye mais obligés d'entreprendre un voyage d'une semaine pour arriver dimanche en Espagne. "Même si l'Italie a raison quand elle fait valoir que les gouvernements européens ne prennent pas leur part dans la prise en charge des réfugiés, rien ne justifie le traitement dégradant infligé aux passagers de l'Aquarius", a déclaré Karline Kleijer, coordinatrice d'urgence pour MSF, citée dans un communiqué de l'organisation.

"Transbordés comme de la marchandise". "Il est scandaleux que les autorités italiennes aient fermé leurs ports à ces 630 rescapés et les ait fait errer en mer inutilement, au nom d'un choix politique", a-t-elle ajouté. "Hommes, femmes et enfants à bord de l'Aquarius ont fui la guerre et la misère, et ils ont vécu l'horreur en Libye. Ils ont été transbordés d'un bateau à l'autre comme de la marchandise, et leur voyage en mer a été inutilement prolongé, dans des conditions très pénibles", a-t-elle encore accusé.

"Cesser de faire obstacle" aux ONG. Le gouvernement espagnol du socialiste Pedro Sanchez avait offert lundi d'accueillir les migrants sauvés par l'Aquarius dans la nuit du 9 au 10 juin au large de la Libye et à qui l'Italie et Malte refusaient d'ouvrir leurs ports. Ces 630 personnes de 26 nationalités différentes ont dû pour atteindre le port de Valence dimanche entreprendre un voyage éprouvant de 1.500 kilomètres. Pour MSF, les gouvernements européens doivent "faire du sauvetage en mer une priorité" et "faciliter le désembarquement des rescapés dans les ports européens les plus sûrs et les plus proches". L'organisation leur demande en outre de "cesser de toute urgence de faire obstacle aux initiatives non-gouvernementales de sauvetage en mer et (de) mettre en place un dispositif de recherche et de sauvetage en Méditerranée centrale dont l'objectif est de sauver des vies".