Moscovici s'en prend à l'eurodéputé italien qui a écrasé ses notes : "C'est un fasciste"

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Isabelle Ory, édité par Romain David , modifié à
Le commissaire européen aux affaires économiques dénonce au micro d'Europe 1 une forme d'attaque contre la démocratie.

Le bras de fer entre Rome et Bruxelles sur le budget italien a pris une tournure inattendue lundi. Alors que la Commission européenne a donné trois semaines au gouvernement populiste pour revoir la copie de son budget – une première dans l'histoire de l'UE –, un élu de la Ligue du Nord est venu ostensiblement essuyer la semelle de sa chaussure sur les notes de Pierre Moscovici, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires. "Un moment d'échange un peu physique mais pas vraiment méchant", relate ce dernier, qui dénonce toutefois au micro d'Europe 1 le geste d’un extrémiste.

"C'est un provocateur, c'est un fasciste". À la fin de la conférence de presse sur l’Italie, alors que Pierre Moscovici vient de se lever, un homme se précipite sur la liasse de feuilles qui détaillent la décision concernant le budget de la Péninsule. Il écrase sa chaussure sur le papier en clamant : "c’est de la merde", selon un témoin. Angelo Ciocca, eurodéputé de la Ligue du Nord et partisan de Matteo Salvini, s'est ensuite vanté sur les réseaux sociaux d’avoir essuyé un soulier "made in Italy" sur la montagne de mensonges écrit contre son pays. "C'est un provocateur, c'est un fasciste pour dire les choses de manière assez claire. On voit là le germe d'une violence symbolique, inadmissible", analyse Pierre Moscovici.

>> De 5h à 7h, c’est “Debout les copains” avec Matthieu Noël sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici

La démocratie attaquée. Le commissaire français affirme que ce comportement est indigne de la fonction d’élu. "Ce sont des gens qui attaquent, à travers une institution de commission, une forme de démocratie basée sur des règles, le respect des institutions et des libertés", pointe-t-il. Mais par peur de victimiser le populiste, le Parlement européen hésite encore sur les suites à donner à cet incident sans précédent.