Migrants : l'Ocean Viking reprend ses sauvetages en Méditerranée après trois mois d'arrêt

L'Ocean Viking reprend la mer pour aller secourir les migrants ayant fait naufrage en Méditerranée.
L'Ocean Viking reprend la mer pour aller secourir les migrants ayant fait naufrage en Méditerranée. © Anne CHAON / AFP
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Europe 1 avec AFP
Le bateau-ambulance, successeur de l'emblématique Aquarius, a quitté vers 8h30 son port d'attache à Marseille pour se diriger vers la Méditerranée centrale, route migratoire maritime la plus meurtrière du monde, où il s'attend à trouver de nombreux naufragés dont même le coronavirus n'a pas freiné l'exode. 

L'Ocean Viking, navire humanitaire de SOS Méditerranée, est reparti en mer lundi après trois mois d'arrêt en raison de la crise sanitaire, pour reprendre ses sauvetages entre l'Europe et la Libye, que les migrants continuent de fuir au péril de leur vie.

Le coronavirus n'a pas freiné l'exode

Le bateau-ambulance, successeur de l'emblématique Aquarius, a quitté vers 8h30 son port d'attache à Marseille pour se diriger vers la Méditerranée centrale, route migratoire maritime la plus meurtrière du monde, où il s'attend à trouver de nombreux naufragés dont même le coronavirus n'a pas freiné l'exode.

Les dernières données du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) confortent ce constat : entre début janvier et fin mai, les tentatives de traversées au départ de la Libye ont augmenté de 150%, comparé à la même période l'an dernier, soit 8.311 personnes qui ont pris la mer sur des embarcations de fortune contre 3.712.

"Pendant des années, on a dit qu'ils partaient parce qu'il y a des ONG" en mer, peste Nicholas Romaniuk, rappelant que plus aucun bateau humanitaire ne naviguait dans la zone pendant plusieurs semaines durant la pandémie. "On n'était pas là, et on peut désormais dire catégoriquement que les gens traversent quand même !"

Eviter que le virus ne se propage sur le bateau

Le retour de l'Ocean Viking s'accompagne d'un défi supplémentaire : éviter que le virus ne se propage sur le bateau. Pour cela, SOS Méditerranée a mis en place un strict protocole, de l'équipement quasi-chirurgical pour les marins-sauveteurs à un sas de décontamination à bord, en passant par des places d'isolement dans des conteneurs en cas de besoin.

Le Sea-Watch 3, de l'ONG allemande Sea-Watch, et le Mare Jonio, de l'italienne Mediterranea Saving Humans, sont les deux premiers bateaux à être retournés sur zone, respectivement les 8 et 10 juin. Treize jours plus tard, Sea-Watch a annoncé dimanche le transbordement de 211 naufragés sur un ferry dans un port sicilien, où ils observeront une quarantaine.

"Débarquements au cas par cas"

Le même jour, le Mare Jonio a annoncé avoir débarqué, également en Sicile, 67 personnes secourues la veille. "C'est arrivé extrêmement rapidement. Ces deux événements sont des indicateurs extrêmement encourageants. Le débarquement à Pozzallo (du Mare Jonio), c'est peut-être le plus rapide jamais vu. Donc c'est une bonne nouvelle, on voit le redémarrage d'une solidarité européenne", confie Frédéric Penard, autre responsable de SOS Méditerranée.

Il tempère immédiatement: "On revient donc à la situation antérieure au Covid, où les débarquements se décident au cas par cas. Ce n'est pas suffisant, car il n'y a pas de mécanisme automatique".

Depuis la signature du pré-accord de La Valette, qui avait permis d'ébaucher en septembre dernier les termes d'un tel mécanisme, qui rendrait automatique l'accueil des migrants par plusieurs pays européens, l'Italie et Malte, en première ligne, ont les yeux rivés sur le pacte migratoire qui doit être dévoilé dans les prochains jours à Bruxelles.