Migrants : "le pape François garde un regard souvent sévère sur l'Europe"

  • Copié
C. Bl , modifié à
Le pape François sera samedi sur l'île Grèce de Lesbos auprès des migrants qui commencent à être renvoyés en Turquie, après l'accord entre Ankara et l'Union européenne.
INTERVIEW

Le pape François sera samedi à Lesbos avec les migrants. Le pape se rend sur l'île grecque va pour faire "un voyage humanitaire et un voyage à dimension identitaire", indique vendredi sur Europe 1 Yves Bertoncini, directeur de l'institut Jacques Delors. "Il va rencontrer des demandeurs d'asile en rappelant qu'ils sont des victimes et pas des menaces, et puis il va exhorter les Européens à revenir à ce qui fait leur identité chrétienne : l'ouverture aux autres. C'est le paradoxe, il se rend sur une petit île pauvre, mais ce qu'il veut rappeler aux Européens, c'est que l'Europe n'est pas une petite île pauvre, elle ressemble plus à l'Allemagne : grande, riche". 

"Un regard sévère sur l'Europe". Sur l'île grecque de Lesbos, des milliers de migrants à être bloqués dans la crainte d'une expulsion. L'accord signé il y a trois semaines entre Ankara et l'Union européenne prévoit en effet le renvoi des demandeurs d'asile arrivés sur les îles grecques vers la Turquie. Le pape François, lui-même petit-fils de migrants arrivé en Argentine, a déjà montré son intérêt pour la cause des migrants en se rendant à Lampedusa. Son voyage à Lesbos a des accents politiques. "C'est le premier pape non-européen, c'est aussi pour ça qu'il garde un regard désolé et souvent sévère sur l'Europe", explique Yves Bertoncini. Alors que de nombreux pays d'Europe centrale comme la très catholique Pologne sont farouchement opposés à l'accueil des migrants, avec son message, "le pape a espoir qu'ils montrent l'exemple", a-t-il conclu.