MH370 : où en est l’enquête deux ans après ?

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M.D avec AFP
Le vol de la Malaysia Airlines a disparu le 8 mars 2014 alors qu’il effectuait la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin.

C’est le plus grand mystère de l'aéronautique moderne. Deux ans après la disparition du vol MH370 reliant Kuala Lumpur à Pékin avec 239 personnes à bord, on ne sait toujours pas ce que l’appareil et ses occupants sont devenus. L’enquête se poursuit notamment avec la découverte de nouveaux débris à La Réunion et des plaintes déposées par les familles de victimes.

Ce que l’on sait du parcours de l’avion

On ne connait toujours pas les causes de l’accident. Néanmoins, certains proches de victimes refusent de croire à la thèse de l’accident. C’est le cas de  Ghyslain Wattrelos, qui a perdu sa femme et ses enfants dans la disparition de l'appareil. Il souhaite que la justice enquête sur les passagers de l’avion. Le Français doute de la thèse de l’accident.

Selon les éléments de l'enquête, l'avion a disparu des écrans radars au-dessus du sud du Vietnam, trois minutes après un ultime contact avec Kuala Lumpur, à 1h19 le 8 mars 2014. Un membre de l'équipage avait alors clos l'échange par un "bonne nuit". A 1h38, le contrôle aérien d'Ho Chi Minh Ville s'est inquiété auprès de Kuala Lumpur de l'absence de contact radio.

L'avion aurait ensuite fait demi-tour vers la Malaisie. Et, comme le rappelle une source proche de l'enquête française, "il (a) continué à voler pendant quatre heures après son dernier contact radar civil". Dès le rapport de synthèse de l'enquête rédigé en mai 2014, la piste de l'acte volontaire a été envisagée, à côté de celle de l'accident.

A l'appui de la première hypothèse, "la disparition soudaine de l'image de l'avion" sans appel de détresse préalable et "l'embarquement de passagers sous de fausses identité également", selon ce rapport. Les hypothèses de trajectoires "permettent d'accréditer l'affirmation que l'aéronef a été piloté tout le temps". Mais on ne sait toujours pas comment l’appareil a disparu. L’analyse des débris pourra peut-être donner de nouveaux indices.

L’avancée des recherches

Bientôt la fin des recherches. L'Australie dirige les recherches dans le sud de l'océan Indien, dans les profondeurs d'une vaste zone de 120.000 kilomètres carrés, soit l'équivalent de trois fois la superficie de la Suisse. Mais toutes les tentatives de localiser l'épave du Boeing 777 ont pour l'instant échoué, et faute de nouvelle piste, les autorités ont prévu de mettre fin à leurs opérations d'ici au mois de juillet.

Un nouvel objet retrouvé à La Réunion. En parallèle de ce travail de recherche effectué par l’Australie, des déchets ont déjà été retrouvés au mois de juillet dernier à la Réunion. C’est un habitant de l’île, Johnny Bègue, qui  avait découvert sur le littoral un morceau d'aile qui reste à ce jour le seul débris identifié avec certitude provenant du vol MH370.

Depuis sa trouvaille, cet homme a pris l'habitude d'inspecter régulièrement le littoral est. Jeudi dernier, l’homme a remis aux gendarmes un nouvel objet pouvant provenir d'un avion. Il s’agit d’"un morceau d'à peu près 40 centimètres sur 20, de couleur grise en dessous avec une trace bleue dessus. La matière est en nid d'abeille, comme sur l'aile" du vol MH370 qu'il a trouvée il y a près de huit mois.

Et début mars, des débris d'avion ont également  été retrouvés au large du Mozambique. Des morceaux d'épaves qui appartiennent à un Boeing 777, et qui pourraient être le MH370. Les pièces ont été envoyées en Australie pour analyse.

Plusieurs plaintes déposées. Outre ces découvertes, des proches de 12 passagers chinois ont décidé de déposer des plaintes lundi à Pékin contre la compagnie, à la veille de l'expiration du délai légal pour cette procédure. Celles-ci sont dirigées contre la Malaysia Airlines, Boeing, constructeur de l'appareil, Rolls Royce, le motoriste, ainsi que des compagnies d'assurance.

La loi internationale donne deux ans aux familles pour déposer une plainte dans les affaires d'accidents aériens, ce qu'elles ont fait à contrecœur. Car même en déposant plainte, beaucoup de proches des disparus chinois restent convaincus que leurs parents sont encore en vie, peut-être retenus de force quelque part, et ce en dépit de la découverte de débris.