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Caroline Baudry, édité par Tiffany Fillon , modifié à
Près de mille tonnes de fioul se sont déversées dans l'océan après le naufrage d'un navire japonais, près de l'île Maurice. Estelle Crochelet, docteure en écologie et spécialiste des écosystèmes marins, explique sur Europe 1 comment cette catastrophe pourrait toucher la biodiversité de l'île de la Réunion, voisine de l'île Maurice.

Un vraquier japonais transportant des tonnes de fioul s'est brisé en deux samedi, trois semaines après avoir échoué sur un récif de l'île Maurice, où il a déversé mille tonnes de fioul dans les eaux turquoise de cette destination touristique de l'océan Indien. Sur Europe 1, Estelle Crochelet, docteure en écologie et spécialiste des écosystèmes marins, explique lundi que des répercussions pourraient avoir lieu sur l'île de la Réunion, située à proximité du lieu de l'accident. 

"Si vous mettez un bouchon aux abords de l'île Maurice et que vous regardez comment il se déplace dans l'océan, il faudra entre trois et onze jours pour qu'il puisse arriver sur les côtes de la Réunion", illustre Estelle Crochelet. "Si on envisage qu'il peut y avoir des boulettes, on envisage aussi qu'il puisse y avoir des hydrocarbures.

La barrière de corail menacée

Pour la spécialiste, la biodiversité de la Réunion est ainsi directement menacée par ce naufrage. Elle estime que les dégâts toucherait d'abord "la côte est" où l'on trouve "des patates de corail" puis "la côte ouest" où est située "la barrière de corail". Quelques conséquences les tonnes de fioul peuvent-elles avoir sur ces coraux ? "Les hydrocarbures vont engluer totalement ces écosystèmes. Ils vont être asphyxiés et mourir, dans l'hypothèse où la Réunion sera affectée", prévient Estelle Cochelet.

Cette catastrophe environnementale inquiète non seulement les chercheurs mais aussi les autorités françaises. La France va ainsi envoyer trois experts auprès du gouvernement de l'île Maurice pour l'aider à décider de l'avenir de l'épave du vraquier brisé en deux au large de ses côtes, dans "une approche très environnementale", a annoncé lundi le gouvernement. Le pays a déjà envoyé des avions, navire militaires et équipements pour contenir et pomper les hydrocarbures échappés du navire. Mais une expertise est nécessaire pour statuer sur l'avenir de l'épave.

Une épave encombrante

Plusieurs scénarios sont envisagés : "Soit couler l'avant de l'épave au grand large", mais "ce n'est clairement pas la solution qui retient notre préférence", soit "le remorquer et le déconstruire ailleurs", ce qui prendra "plus de temps", a précisé le ministre des Outre-Mer Sébastien Lecornu sur franceinfo.

Quant au risque de voir des boulettes d'hydrocarbures arriver sur les côtes de l'île française de la Réunion, le ministre, qui s'y trouve en déplacement, a souligné qu'"aucun dépôt de ce type" n'a pour l'heure été repéré et que "les nappes d'hydrocarbures qui se sont écoulées sont issues du fioul domestique du navire".