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L'Otan annonce une hausse des budgets militaires des pays-membres, quelques jours après les menaces de Donald Trump

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 3 min
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18 pays de l'Otan sur 31 atteindront cette année l'objectif de 2 % du PIB en dépenses militaires. © Kenzo Tribouillard / AFP

Après les critiques de Donald Trump, dimanche 12 février, sur les pays de l'Otan qui ne dépensent pas assez pour leur défense, le secrétaire général de l'alliance transatlantique annonce ce 14 février une hausse du budget militaire des pays-membres. 18 nations sur 31 vont y consacrer 2% de leur PIB en 2024.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est félicité mercredi 14 février de la hausse des dépenses militaires des pays de l'Alliance, quelques jours après des critiques acerbes de Donald Trump sur les mauvais payeurs en Europe. Réclamée de longue date par les États-Unis, cette augmentation a été rappelée la semaine dernière de façon tonitruante par l'ancien président américain et probable candidat républicain lors du scrutin de novembre.

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"Nous ne devrions pas affaiblir la crédibilité de la dissuasion de l'Otan", a averti mercredi devant la presse Jens Stoltenberg, après avoir condamné dès le week-end des propos qui "sapent notre sécurité". "Nous ne devons laisser aucune place aux possibles mauvais calculs ou malentendus à Moscou concernant notre degré de préparation, notre engagement et notre détermination à protéger les Alliés", a-t-il asséné.

Un "chiffre record"

Le secrétaire général de l'organisation a aussi souligné les efforts consentis par les Alliés européens depuis dix ans. 18 pays de l'Otan sur 31 atteindront cette année l'objectif de 2 % du PIB en dépenses militaires, a-t-il déclaré lors d'une conférence avant une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance à Bruxelles. "C'est un autre chiffre record", a-t-il souligné, ajoutant que seuls trois pays en 2014 avaient atteint cet objectif de 2 %. "Nous faisons de réels progrès, les Alliés européens dépensent plus", a-t-il martelé. Et ils étaient 11 en 2023, selon une estimation publiée par l'Otan.

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Cependant, a-t-il aussitôt souligné, "certains Alliés ont encore un long chemin à parcourir". L'Otan n'a pas divulgué la liste des pays ayant atteint l'objectif des 2 %, mais l'Allemagne a indiqué qu'elle en ferait partie cette année et la France l'année prochaine. Les États-Unis n'en restent pas moins, et de loin, le premier contributeur au budget de l'Otan. "Nous nous sommes mis d'accord lors du sommet [de Vilnius, en Lituanie] sur le fait que tous les Alliés devraient investir 2 % et que ce 2 % était un minimum", a rappelé Jens Stoltenberg.

Des moyens pour l'Ukraine

L'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a contribué à inciter les Européens à investir davantage dans leurs moyens de défense. Le seuil des 2 % est devenu depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 un plancher et non plus un plafond de dépenses. Ce qui n'a pas empêché Donald Trump de s'en approprier le mérite. Ce dernier a ainsi affirmé qu'il avait rendu l'Alliance "forte" sous son mandat (2017-2021). "Lorsque j'ai dit aux 20 pays qui ne payaient pas leur juste part qu'ils devaient payer, sans quoi ils ne bénéficieraient pas de la protection américaine, l'argent a coulé à flots", a-t-il affirmé. "Mais maintenant que je ne suis plus là pour dire 'vous devez payer', voilà qu'ils recommencent!".

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Si ses attaques contre les mauvais payeurs au sein de l'Alliance ne datent pas d'hier, ses propos encourageant la Russie à attaquer l'un d'entre eux ont choqué. "C'est un changement d'échelle, un alignement sur la Russie qui est dangereux", soulignait un diplomate de l'Otan. Pour autant, ces propos montrent surtout la nécessité pour les Européens - 29 pays sur 31 au sein de l'Otan - à "prendre leurs responsabilités en matière de défense", a ajouté ce diplomate. Cette responsabilité passe aussi par l'Ukraine, autre enjeu de cette réunion ministérielle.

Une réunion des pays soutenant l'effort de guerre ukrainien est prévue mercredi 14 février en marge de la réunion ministérielle, en l'absence du secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. Une aide américaine de plus de 60 millions de dollars en faveur de Kiev est pourtant toujours bloquée au Congrès, en raison d'un veto d'élus républicains pro-Trump .