États-Unis : les alliés de Donald Trump opposent un nouveau veto à l'aide à l'Ukraine

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Démocrates et républicains se déchirent depuis des mois au Congrès américain sur la question de l'aide à l'Ukraine, allié des États-Unis, en guerre avec la Russie depuis près de deux ans. En pleine campagne présidentielle, l'équation s'est transformée en bras de fer à distance entre le président Joe Biden, qui réclame de toute urgence ces nouveaux fonds, et Donald Trump.

Les alliés de Trump à la Chambre des représentants des États-Unis ont infligé un nouveau revers aux partisans de l'aide à l'Ukraine, en affichant à l'avance leur refus d'examiner une loi que le Sénat américain pourrait adopter mardi en vue d'une nouvelle enveloppe pour Kiev. Démocrates et républicains se déchirent depuis des mois au Congrès américain sur la question de l'aide à l'Ukraine, allié des États-Unis, en guerre avec la Russie depuis près de deux ans.

Les démocrates sont, dans l'immense majorité, pour. Les républicains, eux, sont divisés entre faucons interventionnistes, pro-Ukraine, et lieutenants de Donald Trump, bien plus isolationnistes. En pleine campagne présidentielle, l'équation s'est transformée en bras de fer à distance entre le président Joe Biden, qui réclame de toute urgence ces nouveaux fonds, et Donald Trump, qui prétend que s'il était réélu en novembre, il réglerait la guerre entre la Russie et l'Ukraine "en 24 heures" ; sans vraiment expliquer comment.

"Problème plus urgent"

Alors, qu'importe que le président démocrate soutienne le projet, ou qu'il ait exhorté le Congrès à "l'adopter rapidement". Dans ces tractations, c'est son prédécesseur et rival probable à l'élection présidentielle, qui a le dernier mot. Le Sénat, à majorité démocrate, a certes fait plusieurs pas en faveur de l'adoption d'un texte couplant 60 milliards de dollars d'aide pour Kiev avec des fonds pour Israël et Taïwan ; une enveloppe de 95 milliards de dollars. Il pourrait voter dans les premières heures mardi un projet de loi en ce sens.

Mais sans le soutien des républicains, majoritaires à la Chambre et nombreux à être des fidèles de Donald Trump, le texte ne peut aller nulle part. Lundi soir, Mike Johnson, le chef des républicains à la Chambre des représentants, et fidèle de Donald Trump, a assuré que le texte négocié par les sénateurs ne serait pas examiné en l'état dans son hémicycle. "Le projet de loi sur l'aide aux pays étrangers du Sénat reste muet sur le problème le plus urgent auquel notre pays est confronté", a fustigé Mike Johnson dans un communiqué, faisant référence à la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Un vote en échange du renforcement de la politique migratoire

Les républicains demandent en échange de l'adoption d'une aide à Kiev un renforcement important de la politique migratoire. Et "en l'absence de toute modification" de la part du Sénat sur le sujet, "la Chambre des représentants continuera de travailler selon sa propre volonté sur ces questions importantes", a-t-il assuré. Mike Johnson, comme nombre de républicains au Congrès, suit des directives de Donald Trump, qui a affirmé samedi que les États-Unis devaient "arrêter de donner de l'argent sans espérer être remboursés".

Le candidat républicain a aussi jeté un pavé dans la mare, en assurant qu'il "encouragerait" la Russie à s'en prendre aux pays de l'Otan si ceux-ci ne payaient pas leur part, ce qui a provoqué une pluie de critiques de l'autre côté de l'Atlantique. "Nous aidons l'Ukraine pour plus de 100 milliards de dollars de plus que l'Otan", a martelé Donald Trump lundi soir, sur son réseau Truth Social. "L'Otan doit égaliser, et maintenant", a-t-il exigé. "Sinon, ce sera l'Amérique d'abord!", a-t-il lancé, en référence à la doctrine isolationniste qu'il a placée au coeur de sa politique étrangère, entre 2017 et 2021.