L'ONU regrette que le monde soit «blasé» face à la guerre en Ukraine

ONU
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a regretté que le monde soit "blasé" face à la guerre en Ukraine. © MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
  • Copié
avec AFP // Crédits photo : MICHAEL M. SANTIAGO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk s’est exprimé ce mardi matin à Genève, annonçant l’ouverture de nouvelles enquêtes concernant des morts de civils. Les preuves assemblées par les services du Haut-Commissariat continuent de faire état de violations flagrantes du droit international des droits de l’homme, de graves violations du droit international humanitaire et de crimes de guerre.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a regretté que le monde soit "blasé" face à la guerre en Ukraine où des crimes de guerre continuent d'être "commis principalement par les forces de la Fédération de Russie". Les preuves assemblées par les services du Haut-Commissariat "continuent de faire état de violations flagrantes du droit international des droits de l’homme, de graves violations du droit international humanitaire et de crimes de guerre, principalement commis par les forces de la Fédération de Russie", a dénoncé Volker Türk mardi à Genève lors d'un débat sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie devant les membres du Conseil des droits de l'homme.

"La situation en Ukraine semble s’être ajoutée à une litanie de souffrances continues, et l’attention du monde semble blasée par les multiples crises auxquelles nous sommes confrontés", a regretté Volker Türk. Le Haut-Commissariat a répertorié "142 cas d’exécutions sommaires de civils depuis février 2022, dans des territoires contrôlés par les forces armées russes ou occupés par la Fédération de Russie."  

 

"Les mesures adéquates pour protéger les civils"

"Dans les territoires occupés, nous avons fait état d’actes de torture et de mauvais traitements généralisés contre les détenus, notamment de violences sexuelles, ainsi que d’un grand nombre de disparitions forcées", a expliqué Volker Türk. En outre, il a accusé la Fédération de Russie de ne pas avoir pris "les mesures adéquates pour protéger les civils" et les infrastructures civiles "contre les effets de ses attaques". À l'Ukraine, Volker Türk a demandé en particulier de réviser certaines de ses lois pour les mettre en conformité avec les lois internationales, notamment celle concernant les personnes ayant collaboré avec les autorités russes d'occupation. Il demande aussi la protection de la liberté religieuse.

Presque 22 mois après le début de la guerre déclenchée par Moscou, le débat s'est déroulé le long de lignes désormais bien établies entre les alliés de l'Ukraine et ceux - moins nombreux au sein du Conseil - de la Russie et sans les actions spectaculaires qui ont pu marquer les sessions du Conseil au début du conflit. La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, par la voix de leur ambassadeur ou ambassadrice, mais aussi les États-Unis et l'Union européenne dans son ensemble, ont réitéré leur soutien au combat des Ukrainiens et promis de continuer à le soutenir.

Le représentant de la Russie a rejeté les conclusions du rapport du Haut-Commissaire, accusé d'"hypocrisie" et réclamé que le Haut-Commissariat "informe sur les multiples violations des droits de l'homme en Ukraine et ne soit pas seulement obsédé par un aspect spécifique."  La Syrie, le Venezuela ou encore la Corée du Nord ont abondé dans ce sens et apporté leur soutien à la Russie. De nombreux intervenants se sont particulièrement inquiétés de la déportation de quelque 20.000 enfants ukrainiens en Russie, selon les chiffres avancés par Kiev. Au nom de la France, l'ambassadeur Jérôme Bonnafont a dénoncé "une pratique particulièrement cruelle."