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Romain David , modifié à
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est reçu lundi à Bruxelles pour démêler la crise des migrants. Mais pour Thierry Breton, le commissaire européen en charge du marché intérieur, invité d'Europe 1, il n’est pas question pour l’Union européenne d’ouvrir ses frontières face à la pression migratoire.
INTERVIEW

Le président turc Erdogan fait du chantage à l’Union Européenne en menaçant de laisser passer les milliers de migrants qui se massent aux porte de l'Union, sur la frontière turco-grecque. "Les frontières de l’Union européenne ne sont pas ouvertes", a voulu rappeler le commissaire européen en charge du marché intérieur, Thierry Breton, invité lundi de Sonia Mabrouk dans la matinale d'Europe 1.

De fausses informations sur l'ouverture des frontières

"C’est une très bonne chose que le président Erdogan vienne à Bruxelles", estime Thierry Breton, pour qui l’Europe et la Turquie doivent de nouveau s’entendre sur les questions frontalières. Si Ankara a annoncé continuer à bloquer les traversées de migrants en mer Égée, en raison notamment du danger que représente la traversée, la question de la frontière terrestre, au niveau du fleuve Evros, reste en suspens. Ce qui n’a pas manqué de déclencher de vives inquiétudes dans le sud de l’Europe ces derniers jours.  

"Notre frontière septentrionale, c’est-à-dire la Grèce et la Bulgarie, a vu des phénomènes tout à fait inacceptables au cours des derniers jours", s’agace Thierry Breton. Se croyant autorisées à pouvoir passer, des milliers de personnes ont en effet afflué vers les zones de passage, avant de se retrouver bloquées. "On a laissé croire aux migrants stationnés en Turquie que les frontières de l’Europe étaient ouvertes. C’est faux", martèle l’ancien ministre de Jacques Chirac. 

Pour le commissaire européen, il est essentiel que la Turquie retrouve un rôle de verrou au sud du continent. "Il faut discuter avec la Turquie de ce qui s’est passé sur la frontière septentrionale, mais également sur la frontière méditerranéenne, car ce qui se passe en Lybie est inacceptable", conclut Thierry Breton.