Les Européens peuvent-ils encore peser dans les négociations avant le sommet entre Trump et Poutine ?
Le projet d'un plan de paix en Ukraine sera de nouveau sur la table ce vendredi. Un sommet en Alaska, réunissant Donald Trump et Vladimir Poutine, mais sans Volodymyr Zelensky... et sans les pays de l'Union européenne. Un paradoxe, même si les dirigeants européens disposent tout de même de leviers de pression face à Donald Trump.
À deux jours du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska ce vendredi, les Européens tentent de se tailler une place dans les discussions sur la fin du conflit en Ukraine. Les dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et le chancelier allemand Friedrich Merz, doivent s’entretenir dans la journée avec Volodymyr Zelensky et Donald Trump. Avec un objectif clair : peser dans les négociations à venir et sur la place de l’Ukraine dans celles-ci.
Dépendance et leviers de pression
La situation illustre tout le paradoxe européen : si la mise sur pied d’un véritable plan de paix en Ukraine et la reconstruction du pays ne peuvent se faire sans l’UE, les 27 semblent bien dépendants du bon vouloir de Washington. Mais les dirigeants européens disposent tout de même de leviers de pression face à Donald Trump assure Cyrille Bret, chercheur à l’institut Delors.
"Il va les entendre si les Européens parlent assez fort et sont assez fermes", confie l'expert. Et notamment sur la question des aides financières : "pas un sou pour la reconstruction de l'Ukraine, pas un sou supplémentaire pour le développement de la sécurité européenne au sein de l'Otan, si les Américains n'adoptent pas un agenda européen précis dans les discussions avec la Russie. Et ça ils doivent le rappeler, jusqu'à porter un message d'ultimatum à l'égard de Washington", complète-t-il.
Éviter toute concession territoriale
Dans une déclaration commune en fin de semaine dernière, certaines capitales européennes - Paris, Berlin et Londres notamment - affirmaient que "les Ukrainiens doivent pouvoir décider de leur avenir". Ce sera un point central de cet échange téléphonique, pour que Volodymyr Zelensky participe au sommet de vendredi. Mais ce que refuse toujours catégoriquement Moscou.
Il s’agit aussi pour l’UE d’éviter toute concession territoriale à Moscou. Ligne rouge pour Kiev, que le président américain entend pour l’instant ignorer, lui qui évoquait en fin de semaine dernière de possibles échanges territoriaux à venir.