Les députés polonais votent une réduction de leur paie

Les primes accordées aux ministres ont été critiquées par l'opposition.
Les primes accordées aux ministres ont été critiquées par l'opposition. © JANEK SKARZYNSKI / AFP
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avec AFP
Le parlement a voté une réduction de 20% des salaires pour tuer dans l’œuf un scandale né des primes généreuses que le gouvernement conservateur s'est accordées lui-même.

Le parlement polonais a voté jeudi une réduction de 20% des salaires des députés pour tuer dans l'oeuf un scandale né des primes généreuses que le gouvernement conservateur s'est accordées lui-même. Le projet de loi, qui concerne tant les 460 membres de la chambre basse que les sénateurs, a été approuvé par 240 députés de la majorité conservatrice. Il y a eu deux voix contre et cinq abstentions, alors que les députés d'opposition, criant "voleurs", n'ont pas participé au vote. La mesure avait été annoncée le mois dernier par le chef du parti au pouvoir Droit et Justice (Pis), Jaroslaw Kaczynski.

Primes entre 15 et 19.000 euros. Bien que formellement il ne soit qu'un simple député, Jaroslaw Kaczynski est généralement considéré comme l'auteur de la stratégie et de la plupart des décisions politiques de la majorité conservatrice qui gouverne la Pologne depuis l'automne 2015. "Nous avons vu que le public exige l'humilité et donc l'humilité deviendra réalité", avait dit à l'époque le président du PiS aux journalistes. 

Il était monté au créneau après la révélation dans les médias que les ministres PiS avaient reçu des primes allant de 15.000 à 19.000 euros. Ces montants paraissent considérables dans un pays où le salaire mensuel moyen évolue autour de mille euros. La rémunération d'un député polonais avoisine actuellement 2.350 euros.

"Dur travail" des ministres. D'autant que lors de la campagne électorale victorieuse en 2015, les conservateurs ont reproché à leurs prédécesseurs libéraux des primes beaucoup moins importantes et affirmé entrer en politique uniquement pour servir la société. Beata Szydlo, Première ministre jusqu'en janvier dernier, qui avait approuvé ces primes, les a défendues en évoquant le "dur travail" de ses ministres, ce qui a été mal reçu dans l'opinion publique, comme l'a montré un fléchissement du PiS dans les sondages - qu'il continue cependant de dominer. Le parti conservateur a alors sommé les ministres de reverser leurs primes à Caritas, l'organisation d'aide humanitaire de l'Eglise catholique.