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Clara Guilliet , modifié à
Jean-Christophe Ploquin, spécialiste des questions au Proche-Orient, réagit à la visite de Manuel Valls à Tel Aviv.

Le Premier ministre effectue un déplacement de trois jours en Israël depuis samedi. "Une visite d'abord économique", analyse Jean-Christophe Ploquin, rédacteur en chef à La Croix, mais qui vise aussi à relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. "On est dans un sorte de conflit gelé aujourd'hui", commente le journaliste sur Europe 1 lundi.

Vers une réunion pour la Paix. "Il n'y a aucune confiance entre Israéliens et Palestiniens", explique Jean-Christophe Ploquin. "Dans un premier temps, la France voudrait réunir à Paris une vingtaine de pays, le 3 juin. Mais sans inviter ni Israël ni l'Etat palestinien. C'est d'abord pour se mettre d'accord avec les puissances de la région et les puissances internationales. Ensuite, on les invite à se mettre autour de la table et on leur dit, 'voilà ce à quoi on a pensé, qu'est ce que vous en dites ?'" Le calendrier est donc divisé en deux temps : en juin pour la première étape et en octobre-novembre pour la seconde, avant le départ de Barack Obama de la présidence des Etats-Unis.

Pour une solution à deux Etats. La France pousse pour la création d'un Etat palestinien. "Les Israéliens de Benyamin Netanyahou voient bien que la vision à long-terme de la France est très éloignée de la leur. Mais ils sentent aussi une grande préoccupation du président Hollande et de son gouvernement par rapport à la lutte contre l'antisémitisme." Du côté des Palestiniens, "ils nous considèrent comme des alliés", assure Jean-Christophe Ploquin. "Ils pensent que la France est parmi les Etats européens à pousser le plus pour une solution à deux Etats. Mais sur les façons d'y arriver, là, il y a une divergence."

La peur de Daech. "L'Etat islamique et Al-Qaida vont essayer de profiter des blessures de la région. Ils sont en train de s'implanter sur la bande de Gaza. En Cisjordanie, c'est beaucoup plus compliqué", explique Jean-Christophe Ploquin. Mais le spécialiste coupe court aux idées d'une convergence des terrorismes entre le Hamas et Daech. "Le Hamas n'a aucun intérêt à se laisser concurrencer par l'Etat islamique ou Al-Qaida."