Le pape, pour la première fois en Amazonie, à l'écoute des indigènes

pape François, Lima, Pérou crédit : ERNESTO BENAVIDES / AFP - 1280
Au cours de cette visite très attendue, le pape François va préparer son synode consacré à l'Amazonie qui représente 43% de la superficie de l'Amérique du Sud © ERNESTO BENAVIDES / AFP
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avec AFP , modifié à
Le pape François se rend pour la première fois vendredi en Amazonie où il doit rencontrer des milliers d'indigènes péruviens, brésiliens ou encore péruviens qui se sont déplacés en masse pour l'accueillir.

À quelques heures de la première visite vendredi en Amazonie du pape François, l'un des plus fervents défenseurs du poumon vert de la planète, une impatience festive régnait à Puerto Maldonado (sud-est du Pérou) où ont convergé des milliers d'indigènes.

Une visite très attendue. Dans la soirée de jeudi, danses et chants d'indigènes ont résonné sur la place centrale, avant une procession à minuit d'images saintes jusqu'à l'institut technologique Jorge Basadre, où aura lieu vendredi la rencontre avec la population. Le souverain pontife doit rencontrer 3.500 indigènes péruviens, brésiliens et boliviens. Il déjeunera aussi en petit comité avec quelques représentants.

Un arc et une flèche : c'est le cadeau symbolique que remettra vendredi une communauté indigène péruvienne au pape François afin qu'il les défende et réclame pour eux les terres ancestrales dont ils ont été privés.

Plusieurs milliers d'indigènes ont fait le déplacement. Venus en bus, en avion ou en bateau à travers la jungle, plusieurs milliers d'indigènes ont participé jeudi, dans l'université de la ville, à une rencontre entre les Églises d'Amazonie, devant servir de préparation à la venue du pape mais aussi à son "synode".

Préparation du synode consacré à l'Amazonie. Pour le pape François, l'événement constitue un puissant coup d'envoi aux préparatifs de son assemblée mondiale d'évêques (synode) qui sera consacrée à la grande région de l'Amazonie en octobre 2019. En particulier à ses populations "souvent oubliées et privées de la perspective d'un avenir serein".

Dans son encyclique "Laudato si", son texte à tonalité très sociale sur l'écologie, le pape s'est notamment attaqué à l'exploitation de la forêt amazonienne mené par "d'énormes intérêts économiques internationaux". Il a aussi souligné que la terre n'est pas un simple bien économique pour les communautés aborigènes, mais aussi "un endroit où reposent leurs ancêtres, un espace sacré avec lequel elles ont besoin d'interagir pour soutenir leur identité et leurs valeurs".

Préserver le "poumon vert" de la planète. La Pan-Amazonie représente 43% de la superficie de l'Amérique du Sud, 20% de l'eau douce non gelée de la planète, 34% des forêts primaires hébergeant entre 30 et 50% de la faune et la flore du monde. Ce poumon vert se répartit sur neuf des douze pays de l'Amérique du Sud, notamment le Brésil (67%), la Bolivie (11%) et le Pérou (13%). Et près de trois millions d'indigènes y vivent appartenant à 390 peuples différents...

Redonner leur identité aux peuples amazoniens. Par ailleurs, l'Église est consciente de l'histoire sanglante de l'évangélisation de l'Amérique latine au 16ème siècle et reconnait qu'elle n'a pas toujours traité avec respect les peuples d'Amazonie. Mais elle estime être aujourd'hui engagée dans de nombreux projets pour aider les peuples amazoniens à récupérer leurs coutumes et leur identité.