Le pape demande aux jeunes d'arrêter de parler à table avec leur portable

 "Nous avons besoin de baisser un peu le ton, parler moins et écouter plus", a préconisé le pape.
"Nous avons besoin de baisser un peu le ton, parler moins et écouter plus", a préconisé le pape. © ANDREAS SOLARO / AFP
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avec AFP , modifié à
Le pontife argentin voit dans le dialogue un antidote à la violence, et a recommandé aux jeunes de délaisser leurs portables pour favoriser davantage l'écoute.

Le pape François, en visite vendredi pour la première fois dans une université publique de Rome, a recommandé aux jeunes de cesser de parler avec leurs portables lorsqu'ils mangent en famille, expliquant que le dialogue constituait l'antidote à la violence.

"Saluts anonymes". "Quand on est à table, qu'on parle avec un autre sur son téléphone, c'est le début de la guerre car il n'y a pas de dialogue !", a lancé le pape, en improvisant un discours de trois quarts d'heure devant un auditoire attentif et enthousiaste de l'université "Roma Tre". "Tant de fois, nous oublions à la maison de dire bonjour, on dit 'ciao ciao', ces saluts anonymes", a déploré le pontife argentin, en constatant en outre que dans la rue la normalité est de "s'insulter" avec des inconnus.

"Écouter plus". "Nous avons besoin de baisser un peu le ton, de parler moins et écouter plus", a préconisé le pape, notant que "le dialogue qui rapproche les coeurs" constitue "un médicament contre la violence". "Le même phénomène s'observe tant de fois durant les campagnes électorales : avant que l'autre ne finisse de parler, la réponse arrive déjà !", a poursuivi le souverain pontife. "Quand je ne suis pas capable de m'ouvrir aux autres, de respecter les autres, de dialoguer avec les autres, la guerre commence", a-t-il insisté. Pour lui, l'université est d'ailleurs l'endroit par excellence pour "dialoguer", "faire un chemin ensemble, sans crier, sans insulter, chercher la vérité, la bonté et la beauté".

Les terribles conséquences du chômage. Le pape François a aussi critiqué devant les étudiants "une économie liquide", basée davantage sur des transactions virtuelles que sur des emplois réels. "Les jeunes ne peuvent pas travailler, ils ne savent pas quoi faire", a-t-il constaté, en décrivant les "terribles" conséquences du chômage : dépendances, suicides, voir le passage à un acte terroriste "pour faire quelque chose qui donne un sens à ma vie".