JMJ : un test diplomatique avant les foules de jeunes pour le pape en Pologne

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Le pape François. © GABRIEL BOUYS / AFP
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avec AFP , modifié à
Mercredi, le pape François va rencontrer le président conservateur polonais mais aussi les évêques du pays qui juge d'un mauvais œil ses efforts d'ouverture.

Le pape François s'envole mercredi pour la Pologne, où l'attaque djihadiste dans une église en France a quelque peu terni l'ambiance des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) et rendra son message d'ouverture, essentiellement envers les migrants.

Rencontre avec les évêques polonais. Avant le bain de foule en fin de semaine avec des centaines de milliers de jeunes catholiques du monde entier arrivés mardi à Cracovie pour ces JMJ, le pontife argentin a en effet une étape diplomatique délicate mercredi après-midi. Il doit s'entretenir avec le président polonais, le conservateur Andrzej Duda, avant une rencontre à huis clos avec les évêques du pays dans la cathédrale. Mais dans la patrie de Jean-Paul II, le pape amateur de tango et défenseur d'une "Église des pauvres" a du mal à se faire entendre.

Des désaccords. Nostalgiques du charismatique Jean-Paul II, pape de 1978 à 2005 salué pour son rôle dans la chute du communisme, les mouvements catholiques ultra-conservateurs, très présents en Pologne, voient d'un mauvais œil les efforts de François en faveur d'une Eglise plus flexible et compatissante. La rencontre avec les évêques devrait être "un moment délicat" pour le pape argentin, a écrit le vaticaniste Christopher Lamb dans The Tablet. Beaucoup d'entre eux "sont en désaccord avec la direction de ce pontificat", et en particulier les appels à ouvrir les portes des églises aux "pécheurs", comme les mères célibataires ou les divorcés remariés. Mais le pape pourrait aussi appuyer un projet controversé d'interdire presque complètement l'avortement.

Un gouvernement qui ne veut pas des réfugiés. Sur le plan politique, les appels et les gestes du pontife argentin en faveur des migrants, y compris musulmans, passent mal dans un pays où, en phase avec une bonne partie de la société, la Première ministre Beata Szydlo, conservatrice et catholique affirmée, ne veut pas de réfugiés. Elle évoque des raisons de sécurité, qui devraient être renforcées par l'attaque revendiquée mardi par l'organisation État islamique (EI) dans une église près de Rouen.