Le chef de la diplomatie palestinienne accuse Israël de mener une «guerre par vengeance»

Riyad al-Maliki, ministre des Affaires étrangères de l'autorité palestinienne
Le chef de la diplomatie palestinienne accuse Israël de mener une "guerre par vengeance" © TIMOTHY A. CLARY / AFP
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avec AFP // Crédit photo : TIMOTHY A. CLARY / AFP
Israël mène une "guerre par vengeance" dans la bande de Gaza. Une déclaration du ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne qui a estimé, devant des membres de la Cour pénale internationale à la Haye, que la solution à deux États était "plus pertinente que jamais". Une solution difficile à mettre en place, "mais pas impossible". 

Le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Maliki, a accusé jeudi Israël de mener une "guerre par vengeance" dans la bande de Gaza, estimant qu'un cessez-le-feu était "essentiel" pour y acheminer l'aide humanitaire. Présent à La Haye où il a rencontré mercredi des responsables de la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur Karim Khan, Riyad al-Maliki a estimé que la solution à deux États était "plus pertinente que jamais".

L'objectif réel est "la destruction totale du moindre coin vivable à Gaza"

"Ce sera difficile, mais pas impossible". "Mais quelle est l'alternative ? Nous n'avons pas d'alternative", a-t-il affirmé. Selon lui, "la guerre que mène Israël est différente" des précédents conflits. Cette fois, c'est une guerre par vengeance", a-t-il affirmé. "Cette guerre n'a pas d'autre objectif réel que la destruction totale du moindre coin encore vivable à Gaza," a affirmé Riyad al-Maliki à des journalistes.

Israël a annoncé jeudi être entré avec des chars dans la bande de Gaza, pour "préparer le champ de bataille" d'une offensive terrestre, au 20e jour de sa guerre contre le Hamas qui a fait plus de 7.000 morts à Gaza, selon le mouvement palestinien Hamas. Cette guerre intervient après l'attaque sanglante d'une ampleur sans précédent menée par le Hamas en Israël le 7 octobre qui a fait plus de 1.400 morts, selon les autorités.

"D'abord, nous devons mettre fin à cette agression unilatérale et ensuite, nous devons appeler à un cessez-le-feu", a dit le diplomate, jugeant celui-ci "essentiel pour la distribution de l'aide humanitaire". Après des jours de négociations entre les États membres de l'UE, le dernier projet de déclaration du sommet ne reprend pas la demande de l'ONU d'un "cessez-le-feu", mais évoque simplement des "pauses" humanitaires pour acheminer de l'aide dans la bande de Gaza. Pour Riyad al-Maliki, qui anticipe une déclaration finale en ce sens des 27, cela "ne va pas aider à faire entrer" les ressources nécessaires à Gaza.

Israël refuse de reconnaitre et de coopérer avec la CPI

Selon lui, "la situation à Gaza est si dangereuse maintenant qu'une intervention du procureur de la CPI est immédiatement nécessaire". L'Autorité palestinienne "travaille avec le procureur de la CPI" et apporte "toutes les informations pour qu'elle puisse agir", a-t-il précisé.

Le bureau de Karim Khan avait indiqué plus tôt ce mois-ci qu'il "recueillait en permanence des informations" à l'appui de l'enquête sur la situation dans les Territoires Palestiniens. La CPI a ouvert une enquête officielle en 2021 sur les Territoires Palestiniens, notamment sur des crimes présumés commis par les forces israéliennes, le Hamas et les autres groupes armés palestiniens. Le bureau du procureur indiquait alors avoir "mis en place une équipe dédiée pour faire progresser l'enquête en relation avec la situation dans l'État de Palestine".

 

Établie en 2002, la CPI est la seule juridiction internationale indépendante qui mène des enquêtes sur les crimes de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Israël, qui n'est pas membre de la CPI, a refusé de coopérer avec l'enquête ou de reconnaitre sa juridiction.