La cycliste du doigt d'honneur à Trump poursuit son ex-employeur

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Juli Briskman a été licenciée © BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
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avec AFP , modifié à
Devenue star des réseaux sociaux après avoir fait un doigt d'honneur au convoi automobile du président américain, Juli Briskman s'était fait licencier. 

Une Américaine licenciée après avoir fait un doigt d'honneur au convoi automobile de Donald Trump, dont la photo avait fait le tour du monde, poursuit en justice son ancien employeur. Juli Briskman, une habitante de Virginie, estime que son renvoi de la société Akima, où elle travaillait comme analyste marketing, représente une violation de sa liberté d'expression, selon sa plainte déposée mercredi. 

Elle avait assumé son geste. Juli Briskman faisait du vélo le 28 octobre 2017, quand elle a été dépassée par le cortège de voitures du président américain, qui rentrait de l'un de ses clubs de golf à une quarantaine de kilomètres de la Maison-Blanche. Gardant une main sur le guidon, la mère célibataire a levé l'autre, le majeur tendu. Le geste grossier a été immortalisé par Brendan Smialowski, un photographe de l'AFP faisant partie du "pool" de la presse accréditée suivant le président.Le cliché avait été largement partagé sur internet. Juli Briskman, que l'on ne voyait que de dos sur la photo, avait choisi en conscience d'assumer publiquement son geste : elle a affiché l'image comme photo de profil sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter.  Mais son geste a eu un prix. Akima, une entreprise de construction et de logistique travaillant pour le gouvernement et l'armée des Etats-Unis pour laquelle elle travaillait, l'a licenciée le 31 octobre.

La plainte invoque la liberté d'expression. Selon l'avocat de la plaignante, la société redoutait de perdre des contrats en conservant Juli Briskman, même si celle-ci ne s'identifiait pas sur Facebook et Twitter comme employée d'Akima. "La plaignante a choisi, sur son temps libre et en tant que citoyenne indépendante, d'exprimer sa désapprobation du président Trump en tendant son majeur", souligne l'assignation en justice. "Même si certains peuvent être en désaccord avec le message de la plaignante et sa façon de l'exprimer, cette forme d'expression est au cœur du Premier amendement (de la Constitution sur la liberté de parole) et de la Constitution de la Virginie", ajoute la plainte.