La coalition anti-EI reconnaît un bombardement par erreur de forces du régime syrien

Selon le Pentagone, des "erreurs" et des "facteurs humains" ont conduit la coalition au bombardement.
Selon le Pentagone, des "erreurs" et des "facteurs humains" ont conduit la coalition au bombardement. © Petty Officer 3rd J. Alexander DELGADO / US Navy / AFP
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avec AFP , modifié à
En septembre dernier, Damas et Moscou avaient accusé la coalition internationale d'être l'auteur de ce bombardement qui avait fait 90 morts.

La coalition internationale contre le groupe État islamique a reconnu avoir mené par erreur un bombardement sur des forces liées au régime syrien le 17 septembre dernier près de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie.

Mauvaise identification d'un véhicule. Selon le Pentagone, des "erreurs" et des "facteurs humains" ont conduit la coalition à confondre des forces liées au régime syrien avec des djihadistes, et à mener ce bombardement qui avait fait environ 90 morts selon l'Observatoire syrien des Droits de l'homme (OSDH). Selon l'enquête du général Coe, l'enchaînement de circonstances qui a mené à la méprise a commencé avec la mauvaise identification d'un véhicule, attribué au groupe État islamique. Toutes les analyses postérieures se sont poursuivies sur cette base erronée, a expliqué le général, qui a souligné que les forces bombardées ne portaient ni uniformes, ni insignes permettant de les identifier. 

Avions américains, australiens, danois et britanniques. La coalition internationale menée par les États-Unis ne combat pas les forces du régime de Bachar al-Assad et frappe uniquement les djihadistes, principalement ceux du groupe État islamique, et occasionnellement les forces d'Al-Qaïda. Les frappes du 17 septembre ont été menées par des avions américains, australiens, danois et britanniques, a indiqué dans une conférence de presse téléphonique le général américain Richard Coe en charge de l'enquête. Le régime syrien avait à l'époque accusé la coalition d'avoir mené une frappe "intentionnelle", et son allié russe avait saisi l'ONU. L'administration américaine avait exprimé ses "regrets" après le bombardement, mais n'avait pas formellement reconnu sa responsabilité. 

Alertés par les Russes. "Nous n'avons pas été à la hauteur des exigences qui sont les nôtres" en matière de définitions de cibles, a déclaré dans un communiqué le chef des forces aériennes de la coalition, le général Jeff Harrigian. Mais pour autant, le Pentagone n'a pas identifié de fautes précises chez les analystes et chefs militaires impliqués. "Pour moi, c'était des gens qui faisaient de leur mieux pour faire un bon travail", a affirmé le général Richard Coe.  La coalition a stoppé ses frappes quand elle a été prévenue par les Russes qu'elle bombardait des forces liées au régime, via la ligne de communication mise en place pour éviter les incidents entre avions russes et appareils de la coalition en Syrie. Avec ses moyens de renseignement, essentiellement aériens, le Pentagone a dénombré de manière certaine 15 victimes, mais il reconnait que le bilan était certainement supérieur.