La Chine expulse un militant suédois des droits de l'Homme

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Image d'illustration. © GREG BAKER / AFP
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avec AFP
Le militant suédois des droits de l'Homme avait été arrêté début janvier. Le gouvernement chinois l'a expulsé mardi.

"Mise en danger de la sécurité nationale". La Chine "a expulsé" un militant suédois des droits de l'Homme arrêté début janvier pour "mise en danger de la sécurité nationale", a annoncé mardi le gouvernement chinois. Peter Dahlin, qui travaillait pour l'ONG "Chinese Urgent Action Working Group" avait été interpellé le 4 janvier alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour la Thaïlande à l'aéroport de Pékin. L'ONG affirme se donner pour mission d'assurer en Chine la formation de défenseurs des droits de l'Homme demandant réparation pour des abus présumés des autorités.

Violer la loi chinoise. La télévision publique CCTV avait diffusé la semaine dernière une vidéo de "confessions" du Suédois dans laquelle il déclarait d'un ton compassé avoir "violé la loi chinoise par ses activités" dans le pays. "Nous l'avons expulsé", a affirmé mardi Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point de presse régulier. Michael Caster, un porte-parole de l'ONG "Chinese Urgent Action Working Group", avait déclaré sur Twitter que le militant suédois avait été "expulsé de Chine". La compagne chinoise de Peter Dahlin, détenue avec lui, "n'est plus en détention mais, contrairement à certaines affirmations, elle n'a pas quitté le pays", avait-il ajouté.

Encadrement des ONG. Cette affaire intervient alors que les autorités chinoises ont rendu public un projet de loi visant à faire encadrer plus strictement par la police les ONG étrangères ou bénéficiant de financements internationaux. Un autre ressortissant suédois, Gui Minhai, copropriétaire d'une maison d'édition hongkongaise critique de Pékin, avait disparu en Thaïlande fin 2015 avant, lui aussi, de réapparaître à la télévision chinoise pour des aveux filmés. Gui Minhai avait affirmé être retourné de son plein gré en Chine pour assumer ses responsabilités après y avoir tué une étudiante dans un accident de voiture alors qu'il était ivre. Il aurait été en train de rédiger un livre sur la vie amoureuse du président chinois Xi Jinping.

Des lourdes peines possibles. Pékin n'accuse qu'à de rares occasions des ressortissants étrangers de mise en danger de la sécurité d'État, un crime pouvant faire l'objet d'une lourde peine. "Je salue le fait que Peter Dahlin puisse être maintenant retrouver sa famille en Suède", avait affirmé lundi dans un communiqué la ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström. "C'est le résultat de contacts rapprochés entre le ministère des Affaires étrangères suédois et des représentants chinois".