Le journaliste Khaled Drareni a réagi à sa libération au micro d'Europe 1. 2:45
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Séverine Mermilliod
L'Algérie a libéré vendredi une trentaine de prisonniers d'opinion, parmi lesquels le journaliste Khaled Drareni, ancien correspondant d'Europe 1 qui a passé onze mois en prison. Ce symbole de la liberté de la presse dans le pays était sur notre antenne dimanche pour rappeler qu'il ne cesserait pas son combat. 
INTERVIEW

Le journaliste Khaled Drareni, devenu en Algérie le symbole de la lutte pour la liberté de la presse, a été libéré de prison vendredi soir en même temps qu'une trentaine de détenus d'opinion, à la faveur d'une grâce présidentielle. Condamné notamment pour atteinte à l'unité nationale, il était emprisonné depuis 11 mois. Au micro d'Europe 1 dimanche, il a assuré aller "très bien" et qu'il allait continuer son combat pour la liberté : "Pour moi, le journalisme, c'est le devoir d'informer. Et j'éprouve ce devoir", explique-t-il.

"Être journaliste est la seule chose que je sais faire"

"Parfois, je me disais : 'ma place n'est pas en prison'. Et parfois je me disais 'peut-être que ta place est en prison, justement parce que tu fais ton travail' [...]. J'ai accepté cette épreuve avec beaucoup de sérénité, même si je savais qu'au fond, ma place n'était pas là", témoigne le journaliste algérien. 

Libéré, il assure que son combat pour la liberté de la presse dans le pays n'est pas fini : "C'est la seule chose que je sais faire, être journaliste. Pour moi, le journalisme, c'est le devoir d'informer. Et j'éprouve ce devoir. Je continuerai à faire mon travail de journaliste indépendant et je continuerai à me battre pour la liberté de la presse en Algérie".

"Je ne suis pas un homme politique, je laisse la politique aux politiciens et moi, je m'occupe de ce combat qui est déjà important et qui est monumental", ajoute Khaled Drareni, qui sait que cette lutte n'est pas simple et qu'elle pourra mener à de nouvelles arrestations. "Je continuerai à le faire de la même manière que je le fais depuis le début, et c'est les risques du journalisme que j'entends accepter."

"J'ai toujours gardé espoir"

En septembre, il avait été condamné à deux ans de prison en appel. "A aucun moment, je n'ai perdu espoir, même si j'ai subi comme une gifle ces deux verdicts, celui du 10 août et celui du 15 septembre. J'ai toujours gardé espoir, en ceux qui me soutiennent, en ceux qui m'aiment. J'ai juste attendu que les semaines, les mois passent. C'était long, mais j'étais persuadé que le salut viendra un jour. Ça aura duré onze mois".

Si Khaled Drareni n'a pas pu suivre en direct la mobilisation qui a grandi autour de son cas, "puisque ma seule source d'information, c'était le journal de 20 heures de la télévision publique", rappelle-t-il, il en était informé grâce à ses avocats. "Je savais qu'il y avait une vague de mobilisation exceptionnelle et c'est ça qui nous réchauffe le cœur. Et comme je le dit hier et aujourd'hui, ce soutien est la preuve de notre innocence."