JO : les manifestants politiques expulsés des stades

Le stade Maracana de Rio.
Le stade Maracana de Rio. © AFP
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Charles Carrasco et G.M.
Les manifestants politiques contre le président Temer sont expulsés des stades. Face à la polémique, les organisateurs ont réagi.

Au quatrième jour des Jeux olympiques de Rio, l'ambiance commence à se tendre dans les tribunes. Des opposants au pouvoir brésilien, qui traverse une crise sans précédent, déroulent des banderoles dans le public, ce qui nécessite régulièrement l'intervention du service d'ordre et provoque la colère des Brésiliens.

Plusieurs expulsions des stades. Douze Brésiliens dont une femme de 82 ans n'auront pas pu voir la fin du match opposant la France aux États-Unis en football féminin, samedi. En cause, une inscription "Dehors Temer", en référence au président Michel Temer, ainsi qu'une banderole en anglais demandant le retour de la démocratie dans le pays. Un autre Brésilien a lui été expulsé de l'épreuve de tir à l'arc sous les yeux de sa famille. L'arrestation, filmée, a fait le tour des réseaux sociaux en quelques heures et agace dans le pays. Certains pointent en effet la faible place laissée à la liberté d'expression.

La population en colère. "Si quelqu'un m'avait demandé en tant que bénévole de retirer la pancarte d'un spectateur, je ne l'aurais pas fait", explique Luis Morrera, un bénévole qui s'est préparé pendant plusieurs mois pour les JO, mais a décidé d'abandonner son poste en signe de protestation. "La première action du gouvernement Temer a été de censurer. Celui qui s'est fait expulsé voulait juste exprimer son opinion. Je me sens exclu, comme une bonne partie de la population pauvre de ce pays", regrette-t-il. "Sont acceptés aux JO ceux qui sont d'accord avec le gouvernement Temer ou ceux qui ont l'argent pour se payer un billet."

Face à la polémique, le comité d'organisation a réagi. "Les JO ne sont pas un lieu de manifestation politique", précise-t-il, en se protégeant derrière une loi votée en 2016 et qui régit les messages dans les stades.