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«Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison» : Boualem Sansal livre son premier témoignage après sa libération

Christophe Bordet - Mis à jour le . 1 min
«Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison» : Boualem Sansal livre son premier témoignage après sa libération
«Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison» : Boualem Sansal livre son premier témoignage après sa libération AFP / © Farouk Batiche / AFP

Depuis sa chambre d’hôpital à Berlin, l’écrivain franco-algérien a livré à son ami Kamel Daoud son premier témoignage après sa libération, retranscrit par "Le Point". Malgré une année passée dans les geôles algériennes, Boualem Sansal apparaît déterminé, lucide et confiant sur l’avenir, notamment dans les relations entre la France et l’Algérie.

Cela faisait près d’un an qu’il était impossible d’avoir des nouvelles de Boualem Sansal, incarcéré en Algérie. Gracié mercredi, l’écrivain franco-algérien a enfin pu donner signe de vie à l’un de ses proches, l’auteur Kamel Daoud, depuis sa chambre d’hôpital à Berlin.

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Leur échange, retranscrit par Le Point, montre un Sansal combatif, enjoué et impatient de rentrer en France.

"Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison"

Le premier contact est frappant, malgré une détention éprouvante dans les geôles algériennes. Boualem Sansal reste solaire, sa combativité intacte. Comment va-t-il ? Que dit-il ? D’abord, il exprime son désir de rentrer en France.

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La France, son Eldorado, qu’il espère retrouver ce vendredi 14 novembre, ou peut-être le samedi 15 novembre. "C’est une question d’agenda politique", glisse-t-il. Puis il ajoute : "Je suis costaud. Je ne vais pas être détruit par une petite année de prison."

Il revient ensuite sur les conditions de sa détention : "Quand tu es là-bas, en Algérie, on te prend ta carte, tes papiers, ton téléphone…" Kamel Daoud lui demande alors : "Tu as eu l’occasion de lire, là-bas ?"

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"Lire ?", rigole Sansal. "C’est interdit. Il n’y a que des livres de religion ou en arabe. Mais il existe un trafic de livres en cachette. Tu les payes avec des cigarettes ou des gâteaux."

L’espoir d’une amélioration entre la France et l’Algérie

Depuis sa cellule, l’écrivain a senti la mobilisation en France. Il a compris que les choses évoluaient quand son régime carcéral a changé. "J’étais dans un quartier de très haute sécurité. Je n’avais pas vraiment le droit de parler aux autres prisonniers", explique-t-il.

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Il dit désormais espérer une amélioration des relations entre la France et l’Algérie, encouragée selon lui par l’Allemagne et la diplomatie française. "J’ai bon espoir", résume-t-il.

Il raconte enfin qu’en Algérie, il n’était plus vraiment considéré comme un prisonnier, mais comme "un malade gardé". Jusqu’au jour où, dans sa cellule, est apparu un "visiteur du soir". "Vous êtes qui ?", lui a-t-il demandé. L’homme lui répond : "Vous devez mettre de l’eau dans votre vin." Sansal rétorque alors : "Si je n’ai pas le droit de parler, qu’est-ce que je fais sur terre ?"