Japon : le Premier ministre Shinzo Abe réélu à la tête de son parti

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Shinzo Abe a été réélu à la tête de son parti, ce qui lui ouvre la porte d'un nouveau mandat de Premier ministre. © MARTIN BUREAU / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a été réélu à la tête de son parti jeudi avec une large majorité auprès des élus de sa formation.

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a été largement réélu jeudi à la tête de son parti, s'offrant ainsi la possibilité de rester à la tête du pays jusqu'en 2021 et de battre du même coup un record de longévité.

Plébiscité par les élus. Shinzo Abe a gagné 553 voix des 807 exprimées, dont 329 des 405 députés et sénateurs membres de sa formation, le Parti libéral-démocrate (PLD). Son rival Shigeru Ishiba a obtenu un score honorable chez les représentants des militants et sympathisants. Le parti est divisé en factions dont les membres sont disciplinés et votent en fonction de l'orientation donnée par le chef de chacune d'elles.

Courte victoire auprès des sympathisants et militants. En revanche, auprès des 1,04 million de sympathisants et militants (dont les votes sont aussi regroupés en 405 voix), Shinzo Abe n'a obtenu que 224 suffrages, contre 181 pour Shigeru Ishiba qui, en théorie, va ainsi pouvoir peser dans le débat au sein du parti.

Un changement de constitution qui s'annonce plus compliqué. Le raz-de-marée n'étant pas au rendez-vous, Shinzo Abe pourrait voir sa tâche se compliquer un peu et son ambition ultime d'amender la Constitution se heurter à l'opposition de la population qui est très attachée à cette charte fondamentale pacifiste. Shinzo Abe avait reconnu pendant la campagne que la confiance en son gouvernement avait été en partie affectée par les scandales qui ont occupé la presse depuis deux ans : il a notamment été accusé de favoritisme envers des amis.

Une élection qui désigne de facto le futur Premier ministre. Si cette élection interne revêt une telle importance, c'est que ce scrutin désigne de facto le Premier ministre, puisque le fauteuil de chef du gouvernement échoit pour ainsi dire automatiquement à celui qui préside la formation majoritaire à la diète.

Une opposition en lambeaux. La majorité du PLD est écrasante face à une opposition en lambeaux depuis qu'elle a perdu aux législatives de fin 2012, incapable de se relever d'une gestion jugée désastreuse de l'après-tsunami et de l'accident de Fukushima en mars 2011. Plusieurs défis attendent cependant Shinzo Abe et l'absence de plébiscite des militants devrait selon des analystes le contraindre à faire avancer les dossiers économiques.