Italie : le chauffeur qui a détourné un bus scolaire voulait s'envoler pour l'Afrique

Le bus, ainsi que la voiture qu'il a percutée, ont été calcinés par le preneur d'otage.
Le bus, ainsi que la voiture qu'il a percutée, ont été calcinés par le preneur d'otage. © FLAVIO LO SCALZO / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Il a justifié son geste en affirmant vouloir attirer l'attention sur le drame des migrants morts en Méditerranée.

Le chauffeur, ayant dérouté mercredi son bus scolaire vers l'aéroport de Milan, voulait se servir des 51 collégiens qui étaient à bord comme "bouclier" humain, puis s'envoler vers l'Afrique, a-t-il confié aux enquêteurs, cités par les médias.

"Je ne voulais faire de mal à personne". "Je voulais aller sur la piste de l'aéroport de Linate avec les enfants que j'aurais utilisés comme un bouclier, et de là partir en avion pour l'Afrique de manière éclatante", a-t-il expliqué lors de l'un de ses premiers interrogatoires, cité par le journal Corriere della Sera. "Je ne voulais faire de mal à personne", a assuré le chauffeur d'origine sénégalaise Ousseynou Sy, qui a été bloqué par des carabiniers sur la route avant de mettre le feu au bus. Tous les enfants étaient parvenus in extremis à s'échapper par des vitres arrières brisées par les militaires.

Une expertise psychiatrique demandée. Il a justifié son geste en affirmant vouloir attirer l'attention sur le drame des migrants morts en Méditerranée. "J'entendais les voix des enfants en mer qui me disaient : 'fais quelque chose d'éclatant pour nous mais sans faire de mal aux enfants'", a-t-il déclaré aux enquêteurs, selon ces sources. Paroles délirantes laissant penser à un moment de folie ? L'avocat d'Ousseynou Sy a en tout cas demandé une expertise psychiatrique pour son client.

L'homme de 47 ans aurait selon le Corriere della Sera exprimé sa haine "des blancs" qui ont "envahi et colonisé" l'Afrique, obligeant aujourd'hui les Africains à émigrer et "mourir en Méditerranée". Le chauffeur a aussi confié aux enquêteurs que la saisie mardi par l'Italie du navire humanitaire "Mare Jonio", bloqué au large de l'île italienne de Lampedusa avec 48 migrants à bord, avait constitué pour lui un facteur déclenchant.