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avec AFP // Crédit photo : FADEL SENNA / AFP , modifié à
Au 29e jour du conflit entre Israël et le Hamas, au moins 9.488 personnes ont perdu la vie dans la Bande de Gaza, affirme ce matin le mouvement islamique. Dans le même temps, le bilan du nombre de Français tués lors de l'attaque le 7 octobre dernier, grimpe à 39 victimes. L'armée israélienne continue de bombarder la bande de Gaza, dans son objectif de faire disparaître le Hamas.

Le ministère de la Santé du Hamas palestinien a annoncé samedi que 9.488 personnes, dont 3.900 enfants, avaient été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël. Selon le ministère, 2.509 femmes figurent aussi parmi ces morts recensés depuis le 7 octobre. Ce dernier a également annoncé samedi que 12 personnes ont été tuées dans un bombardement israélien ayant touché une école de l'ONU où s'abritent des déplacés, dans un camp de réfugiés du nord de la bande de Gaza.

"Douze martyrs et au moins 54 blessés jusqu'à maintenant dans un bombardement visant l'école al-Fakhoura qui abrite des milliers de déplacés dans le camp de réfugiés de Jabaliya", a indiqué le ministère, peu après que le Hamas a annoncé cette frappe menée par "l'occupation (Israël, NDLR)".

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) qui gère l'école touchée. Le 2 novembre, l'Unrwa avait annoncé que quatre de ses écoles dans la bande de Gaza abritant des déplacés de la guerre avaient été touchées par des bombardements qui ont fait 23 morts.

Les informations principales :

  • Le Hamas affirme que 9.488 personnes sont mortes à Gaza depuis le début du conflit
  • 39 Français ont perdu la vie lors de l'attaque du 7-Octobre
  • Israël a rejeté l'idée de "pauses humanitaires" réclamées par les États-Unis dans la bande de Gaza.
  • Une ambulance a été visée par les frappes de Tsahal et aurait fait 15 morts.
  • Le chef de l'ONU s'est dit "horrifié" par la frappe.
  • Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, réaffirme le soutien des États-Unis à des "pauses humanitaires".
  • Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé samedi qu'Israël "trouvera" et "éliminera" le chef du Hamas palestinien.

Israël "trouvera" le chef du Hamas à Gaza et "l'éliminera"

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé samedi qu'Israël "trouvera" et "éliminera" le chef du Hamas palestinien dans la bande de Gaza Yahya Sinouar. "Nous allons trouver Sinouar et nous allons l'éliminer", a affirmé Yoav Gallant lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Une volonté de "pauses humanitaires" pour les Etats-Unis

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réitéré samedi que les Etats-Unis soutenaient des "pauses humanitaires" dans le conflit entre Israël et le Hamas.

"Les Etats-Unis estiment que tous ces efforts seront facilités par ces pauses humanitaires", a déclaré Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Amman en parlant des efforts pour épargner les civils palestiniens et accélérer l'envoi d'aide dans la bande de Gaza.

39 Français tués en Israël, 9 disparus selon un nouveau bilan

Au moins 39 Français sont morts lors de l'attaque du 7 octobre dernier en Israël. Neuf autres compatriotes sont portés disparus, précise un nouveau bilan des Affaires étrangères. La France déplore le décès tragique de nouveaux ressortissants français, ce qui porte à 39 le bilan des victimes françaises dans les attaques terroristes menées par le Hamas contre Israël", a annoncé le ministère des Affaires étrangères français dans un communiqué, précisant que "neuf compatriotes sont toujours portés disparus", dont certains sont otages du Hamas.

Israël rejette une pause humanitaire à Gaza

Israël a rejeté l'idée de "pauses humanitaires" réclamées par les États-Unis dans la bande de Gaza, et poursuit son offensive débutée il y a près d'un mois contre le Hamas, avec une "opération terrestre intensifiée" et des frappes dont l'une d'elle a ciblé une ambulance. Après sa rencontre avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken, vendredi à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté l'idée d'"une trêve temporaire" sans libération des otages aux mains du Hamas, au nombre d'au moins 240.

Si les États-Unis sont contre un cessez-le-feu, ils ont appelé à plusieurs reprises à des pauses des combats face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza, soumise aux bombardements israéliens depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre et un siège total décrété deux jours plus tard. Pour un haut responsable de la Maison-Blanche, la libération des otages "nécessiterait une pause très conséquente du conflit". Il a évoqué vendredi soir des "discussions très sérieuses" en cours.

Une ambulance visée par des frappes de Tsahal

Cette déclaration intervient alors que l'armée israélienne a admis avoir frappé une ambulance devant le principal hôpital de Gaza, al-Chifa, car le véhicule transportait, selon elle, des membres du Hamas. Cette affirmation a été démentie par le mouvement islamiste palestinien, classé "organisation terroriste" par Israël, les États-Unis et l'Union européenne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas et le Croissant-Rouge palestinien, la frappe a fait 15 morts et 60 blessés, dont des civils devant l'entrée de l'hôpital. Ils ont affirmé que l'ambulance faisait partie d'un convoi qui transportait plusieurs blessés vers l'Égypte. Un correspondant de l'AFP a vu plusieurs corps et des blessés à côté d'une ambulance endommagée. Le chef de l'ONU s'est dit "horrifié" par la frappe, ajoutant que le conflit entre Israël et le Hamas devait "s'arrêter". "Les images des corps éparpillés dans la rue devant l'hôpital sont déchirantes", a ajouté Antonio Guterres dans un communiqué.

Le patron de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus s'est aussi dit "profondément choqué", rappelant que "les patients, les soignants, les établissements et les ambulances doivent être protégés en tout temps". Une autre frappe "visant" une école transformée en camp de fortune pour les personnes déplacées dans le nord de la bande de Gaza, a tué 20 personnes et blessé des dizaines d'autres, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les troupes israéliennes ont "intensifié l'opération terrestre dans la ville de Gaza, suite à l'achèvement de l'encerclement de la zone", a affirmé vendredi soir un porte-parole, Daniel Hagari. Les bombardements ont rasé des quartiers entiers de la ville.

Pour Erdogan, Netanyahu n'est "plus quelqu'un avec qui on peut parler"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé samedi qu'il rompait tout contact avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en raison des actions perpétrées par Israël dans la bande de Gaza. "Netanyahu n'est plus quelqu'un avec qui nous pouvons parler. Nous avons fait une croix sur lui", a déclaré Recep Tayyip Erdogan, selon des propos rapportés par les médias turcs.

Le 25 octobre, le président turc, qui avait rencontré Benjamin Netanyahu pour la première fois en septembre à New York, avait annoncé renoncer à tous ses projets de déplacement en Israël, affirmant avoir été "abusé" par le Premier ministre israélien. "Vous ne trouverez aucun autre État dont l'armée se conduise avec une telle inhumanité", avait-il lancé à propos des représailles menées par Israël à Gaza

420 camions d'aide humanitaire sont arrivés dans l'enclave depuis le début du conflit

"Il n'y a eu aucun avertissement, la maison a été visée par une frappe directe. Elle est entièrement détruite", a raconté à l'AFP Hamad Hamada, un habitant de 28 ans. "Trois enfants d'une même famille ont été sortis, les dégâts sont énormes et tous les autres habitants sont encore sous les décombres". Depuis bientôt un mois, les 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza assiégée vivent sous les bombardements d'Israël, qui a en outre suspendu les approvisionnements en eau, nourriture et électricité.

Depuis le 21 octobre, et la réouverture très partielle du passage de Rafah avec l'Égypte, quelque 420 camions d'aide humanitaire sont arrivés, selon l'ONU vendredi. Le territoire était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007.

En France, le président Emmanuel Macron a annoncé une "conférence humanitaire" le 9 novembre à Paris, appelant lui aussi à une trêve humanitaire, "parce que la lutte contre le terrorisme ne justifie pas de sacrifier des civils". Ajoutant aux inquiétudes sur le sort des civils, Israël a commencé vendredi à renvoyer dans la bande de Gaza, malgré les bombardements, des milliers de travailleurs palestiniens qui étaient bloqués sur son sol depuis près d'un mois.

Le flot de ces travailleurs exténués -3.026 selon le décompte de l'ONU, qui fait état de mauvais traitements pendant leur détention- ont commencé à traverser le poste-frontière de Karem Abou Salem (appelé Kerem Shalom du côté israélien), entre Israël et la bande de Gaza.

"Ça fait 25 jours qu'on est en prison et aujourd'hui on nous a amenés ici, on ne sait pas du tout ce qui se passe à Gaza", confie à l'AFP Nidal Abed. Vendredi, 17 blessés et 448 étrangers, dont 96 enfants, ont pu quitter Gaza vers l'Egypte via le poste-frontière de Rafah, seule fenêtre sur le monde pour le territoire, selon le ministère égyptien de la Santé. La veille, soixante Palestiniens blessés et quelque 400 étrangers avaient quitté Gaza via ce point de passage.

En Israël, au moins 1.400 personnes ont été tuées selon les autorités depuis le début de la guerre, en majorité des civils massacrés le jour de l'attaque du Hamas, d'une violence et d'une ampleur inédites depuis la création d'Israël en 1948. L'armée israélienne a fait état de 341 soldats tués depuis le 7 octobre.

Vives tensions à la frontière libanaise

Dans le nord, près de la frontière libanaise, l'armée israélienne a "frappé des positions de tir antichar du Hezbollah et un poste militaire du Hezbollah", allié du Hamas et soutenu par l'Iran, en réponse "au tir d'un missile antichar" vendredi depuis le territoire libanais, a déclaré Daniel Hagari. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé les États-Unis d'être "entièrement responsables" de cette guerre, dans son premier discours depuis le début du conflit. Il a aussi prévenu Israël contre la "bêtise" d'une attaque contre le Liban, ajoutant que l'arrêt de "l'agression contre Gaza" empêcherait un conflit régional.

Face aux échanges de tirs quotidiens à la frontière israélo-libanaise, Nahor Duani, un habitant de Kiryat Shmona, a dit avoir confiance dans son gouvernement et son armée. "Ils sont à la tâche, j'espère juste que ça va se calmer bientôt". Ces accrochages ont fait 72 morts dans le sud du Liban depuis le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP, dont 54 du Hezbollah. Six soldats et un civil ont été tués du côté israélien, selon les autorités.

La guerre a aussi exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où plus de 140 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon l'Autorité palestinienne.