Les médias britanniques consacrent leur Une à l'interview d'Harry et Meghan Markle ces derniers jours. 1:00
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Anais Cordoba, édité par Jonathan Grelier avec AFP
L'interview choc accordée par le prince Harry et Meghan Markle à la télévision américaine est un tremblement de terre pour la monarchie britannique, estiment de nombreux médias du Royaume-Uni qui ont choisi de mettre ce sujet à leur Une mardi. Dans cette interview, le couple princier lance notamment des accusations de racisme à propos de la naissance de leur fils.

Un jour après sa diffusion aux États-Unis, l'interview choc de Meghan Markle et du prince Harry a été diffusée au Royaume-Uni lundi soir et fait la Une des médias britanniques mardi. Car toute la presse s'accorde à dire que les confidences du couple représentent un tremblement de terre pour Buckingham Palace, la résidence officielle de la monarchie britannique. Dans cette interview donnée à la télévision américaine, Meghan Markle raconte notamment avoir pensé au suicide lorsqu'elle vivait au sein de la famille royale britannique, où l'on s'inquiétait par ailleurs de la couleur de peau qu'aurait son fils.

Pas de réaction de Buckingham Palace

Il n'en fallait pas plus pour que le tabloïd The Daily Mirror estime que la couronne traverse "la pire crise royale depuis 85 ans", comme l'indique sa Une du jour en référence à l'abdication du roi Édouard VIII en 1936. Pour les médias britanniques, la rupture a atteint un point de non retour entre le duc et la duchesse de Sussex et le reste de la famille royale, qui n'avait pas réagi lundi après-midi.

Pour le Times, ces accusations de racisme plongent sans aucun doute le palais "dans la tourmente". Le quotidien révèle d'ailleurs que la reine Elizabeth II aurait refusé de signer un communiqué de réponse préparé par le palais lundi afin d'avoir plus de temps de réflexion avant de réagir. C'est "pire" que ce à quoi s'attendait la famille, estime ainsi le Times. Quant au Telegraph, il affirme que la monarchie aurait eu besoin d'un "gilet pare-balles" face aux "obus" lancés lors de cette interview...

Surenchère

Et la surenchère ne s'arrête pas là : pour Chris Ship, commentateur de la famille royale pour la chaîne ITV, Harry et Meghan ont tout simplement "chargé un bombardier B-52, survolé Buckingham Palace et largué leur arsenal pile au-dessus, bombe après bombe, toutes lourdement chargées".

Selon des sources citées par le Daily Mail, systématiquement impitoyable envers le couple, cette interview a provoqué une onde de choc et une grande tristesse à Buckingham Palace. Le quotidien s'indigne des "insultes" du prince à sa famille, son commentateur Piers Morgan dénonçant une "propagande écœurante" et un discours "hypocrite" de la part d'un couple enrichi par la royauté et qui se plaint devant des millions de téléspectateurs de la pression médiatique.

Pour la BBC enfin, l'institution monarchique prend un sacré coup, comme si aucune leçon de la tragédie de Diana n'avait été retenue.

Le prince Harry dénonce le racisme des médias britanniques

Dans un nouvel extrait diffusé lundi, Harry, 36 ans et fils cadet de Charles et Diana, a expliqué que le racisme des médias britanniques expliquait "en grande partie" le départ du couple aux États-Unis. Des accusations rejetées par la Société des éditeurs, un groupe rassemblant de hauts responsables de la presse britannique. "Il est inacceptable que le Duc et la Duchesses formulent de telles accusations sans fournir la moindre preuve", a déclaré Ian Murray, le directeur de cette société dans un communiqué lundi soir, affirmant que la presse britannique n'était "certainement pas raciste".

La Maison Blanche a pour sa part souligné le "courage" du couple de se livrer ainsi, tout en soulignant que Harry et Meghan étaient désormais des "citoyens privés" sur son territoire.