INFO EUROPE 1 – Guerre en Ukraine : la Russie de Poutine manque de policiers pour tenir l’ordre
Selon les informations recueillies par Europe 1, les chancelleries occidentales ont relevé une visite inhabituelle de Vladimir Poutine au début du mois au sein du ministère de l’Intérieur russe, préoccupé par la baisse des effectifs au sein de la police. À cause de la guerre en Ukraine, il manquerait 145.000 policiers. Depuis cinq ans, le nombre de patrouilles sur la voie publique a baissé d’un quart.
La Russie souffre, elle aussi, de la guerre qu’elle mène en Ukraine. L’effort de guerre a des conséquences à l’intérieur des frontières russes. Le moindre signal faible est scruté de près par l’ambassade de France à Moscou.
Récemment, c’est un déplacement de Vladimir Poutine au ministère russe de l’Intérieur qui a alerté les chancelleries occidentales, car cette visite est qualifiée "d’inhabituelle". Cela s’est passé le 5 mars dernier.
145.000 postes non pourvus
Selon les informations d’Europe 1, Vladimir Poutine s’est déplacé au sein du MVD, l’équivalent en Russie de la Place Beauvau. Officiellement, le ministre de l’Intérieur Vladimir Kolokoltsev a présenté au président russe le bilan d’activité des forces de sécurité.
Mais cette visite de Vladimir Poutine est surtout liée, selon une source diplomatique française, au manque de plus en plus critique de personnels de police. Le nombre total de postes vacants a augmenté de plus de 33.000 rien que l’année dernière pour atteindre au total 145.000 postes non pourvus.
Des salaires trop bas et des départs à la guerre nombreux
Le département d’enquête criminelle souffre d’un manque de 24% d’effectifs, 31% dans le service de patrouille et 25% dans les services antistupéfiants.
Conséquence directe : en cinq ans, le nombre de patrouilles quotidiennes de la police a baissé d’un quart. Outre les démissions en série en raison de salaires trop faibles ou d’absence de garanties sociales, le ministère de l’Intérieur russe peine à renouveler les départs en retraite puisque la jeunesse est happée par l’effort de guerre et l’élargissement régulier des campagnes de conscriptions militaires.
Et ce sujet préoccupe beaucoup le Kremlin, soucieux de préserver un modèle de société tenue par un pouvoir policier fort qui repose sur une surveillance mutuelle et un renseignement glané grâce au contact quotidien avec les citoyens.