Ursula von der Leyen UE Commission européenne 2:23
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Laura van Lerberghe (à Bruxelles), édité par Solène Leroux
Le géant russe Gazprom a annoncé jeudi matin avoir rouvert les vannes après des travaux d'entretien, mais l'Europe préfère tout de même se préparer au pire. Comment se passer du gaz russe ? En diversifiant les sources d'approvisionnement, mais pas seulement : il faudra aussi se serrer la ceinture. Chaque État devra réduire sa consommation de 15%.

Les Français vont devoir réduire leur consommation de gaz : l'Europe a fixé un objectif et les États vont devoir s'y tenir s'ils veulent passer l'hiver. Bruxelles anticipe une fermeture du gazoduc Nord Stream 1. Le géant russe Gazprom a annoncé jeudi matin avoir rouvert les vannes après des travaux d'entretien, mais l'Europe préfère tout de même se préparer au pire. Comment se passer du gaz russe ? En diversifiant les sources d'approvisionnement, mais pas seulement. Il faudra aussi se serrer la ceinture. En clair, chaque État devra réduire sa consommation de 15%. Comment la Commission européenne compte parvenir à cet objectif ?

Reports de fermeture de centrales nucléaires

Par une série de mesures concrètes : chauffer des bâtiments publics et des locaux commerciaux à 19 degrés maximum, inciter financièrement les industries à passer à d'autres combustibles en privilégiant le renouvelable, reporter la fermeture des centrales nucléaires ou encore sensibiliser les citoyens aux économies d'énergie. Ce sont les leviers proposés par la Commission européenne.

L'objectif est clair : économiser 45 milliards de mètres cubes de gaz jusqu'en mars 2023. Des mesures qui reposent d'abord sur le volontariat des États, mais en cas de rupture complète des approvisionnements, elles pourraient devenir juridiquement contraignantes. Pour Ursula von der Leyen, il faut donc être prêt et envoyer un signal de sobriété énergétique. "Nous devons être proactifs. Nous devons nous préparer à une éventuelle rupture totale du gaz russe", a-t-elle assuré. "Si nous agissons ensemble, nous pouvons faire face à n'importe quelle crise."

Des mesures qui ne font pas l'unanimité

Comment réagissent les États ? Pour l'instant, ces dispositions ne font pas l'unanimité. Certains pays, qui dépendent peu du gaz russe, sont réticents. D'autres, qui ont déjà réduit leur consommation, comme l'Allemagne, veulent que les efforts consentis soient pris en compte. Mais la Commission européenne le rappelle, les pays doivent être solidaires. C'est l'élément clé de ce plan d'urgence, car certaines capitales sont plus vulnérables que d'autres.

Si la Russie cessait complètement ses livraisons, la croissance en serait affectée. Ce plan d'urgence devra être approuvé la semaine prochaine lors d'un Conseil européen des ministres de l'Énergie.