Alexandre Loukachenko, le président biélorusse, s'est entretenu avec son homologue chinois Xi Jinping. 1:33
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Sébastien Le Belzic (à Pékin) avec AFP , modifié à
Actuellement en visite d'État en Chine, le président biélorusse Alexandre Loukachenko est venu apporter son soutien à Xi Jinping après la plan proposé par Pékin pour régler le conflit en Ukraine. Vendredi dernier, la Chine avait publié un document en 12 points exhortant Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, allié de Moscou actuellement en visite d'Etat en Chine, a affirmé mercredi que son pays "soutient totalement" les récentes propositions chinoises visant à régler le conflit en Ukraine. Il s'exprimait durant une rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping à Pékin, lors d'un séjour de trois jours dans le pays asiatique qui est un proche partenaire économique et diplomatique de la Russie.

Vendredi dernier, un an jour pour jour après le déclenchement de l'offensive russe contre l'Ukraine, la Chine avait publié un document en 12 points exhortant notamment Moscou et Kiev à tenir des pourparlers de paix. Le texte s'oppose également à tout recours à l'arme nucléaire et appelle à respecter l'intégrité territoriale de tous les pays - sous-entendu également celle de l'Ukraine, dont une partie du territoire est sous contrôle russe.

"Certains pays devraient cesser d'instrumentaliser l'économie mondiale"

Ce document chinois avait été accueilli avec prudence par les Occidentaux car la Chine, officiellement neutre, n'a jamais condamné publiquement la Russie. Mais il a reçu mercredi le soutien d'Alexandre Loukachenko. "La Biélorussie milite activement pour des propositions de paix et soutient totalement votre initiative pour la sécurité internationale", a-t-il indiqué à Xi Jinping, selon le service de presse de la présidence biélorusse. "La rencontre d'aujourd'hui a lieu dans une période très difficile qui nécessite de nouvelles approches inhabituelles et des décisions politiques responsables. Elles doivent viser avant tout à éviter une confrontation mondiale qui n'aura pas de gagnants", a-t-il ajouté.

La diplomatie chinoise cherche à s'imposer comme médiatrice dans ce conflit, mais sa position de proche partenaire de Moscou la disqualifie en partie aux yeux de plusieurs pays occidentaux, lesquels soutiennent sans réserve l'Ukraine. Accusée récemment par les Etats-Unis d'envisager la fourniture d'armes à la Russie, la Chine dément fermement avoir de telles intentions. Elle appelle toutefois régulièrement les Européens à prendre en compte les craintes russes face à l'Otan.

"Il faut continuer à pousser avec détermination pour un règlement politique, abandonner toute mentalité de Guerre froide, respecter les préoccupations légitimes de sécurité de tous les pays et construire une architecture de sécurité européenne équilibrée, efficace et durable", a déclaré mercredi Xi Jinping à son homologue biélorusse. "Certains pays devraient cesser de politiser et d'instrumentaliser l'économie mondiale et devraient faire des choses propices à un cessez-le-feu, à l'arrêt de la guerre et à une résolution pacifique de la crise", a-t-il souligné selon l'agence officielle Chine nouvelle.

Volodymyr Zelensky évoque la nécessité de "travailler" avec Pékin

Lors d'une rencontre plus tôt mercredi avec le Premier ministre chinois Li Keqiang, Alexandre Loukachenko avait déclaré que pour Pékin et Minsk, "aucun sujet n'est exclu pour une coopération", selon la présidence biélorusse. "Nous faisons tout dans l'intérêt de nos peuples - biélorusse et chinois. Il continuera d'en être ainsi", a-t-il souligné, vantant les relations bilatérales.

De son côté, Volodymyr Zelensky a jugé "nécessaire" de "travailler" avec Pékin pour œuvrer à une résolution du conflit. Il a aussi indiqué prévoir une rencontre prochaine avec Xi Jinping. Depuis le début de l'invasion russe fin février 2022, le président chinois a parlé à plusieurs reprises au président russe Vladimir Poutine mais ne s'est pas encore entretenu avec son homologue ukrainien. Le Kremlin avait estimé lundi que si le plan chinois "méritait l'attention", les conditions nécessaires à une solution "pacifique" n'étaient pas réunies "pour l'instant".