Guerre en Ukraine : la Russie accuse Kiev d'avoir bombardé un camp de prisonniers ukrainiens
L'armée russe a accusé vendredi les forces de Kiev d'avoir bombardé dans la nuit une prison du Donbass (est) sous contrôle des séparatistes prorusses, tuant 40 prisonniers de guerre ukrainiens et en blessant 75 autres. Au moins cinq personnes ont été tuées et sept autres blessées dans une frappe russe qui a touché un arrêt de bus dans la région de Mykolaïv.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu vendredi dans le port de Tchornomorsk, dans le sud du pays, pour superviser un premier chargement de céréales aux termes d'un accord trouvé le 22 juillet avec la Russie.
"Le premier navire, le premier chargement depuis le début de la guerre est en cours. Il s'agit d'un navire turc", a dit Volodymyr Zelensky, cité dans un communiqué de la présidence, qui a diffusé une vidéo de lui se tenant devant un navire baptisé Polarnet.
Les informations à retenir :
- La Russie accuse Kiev d'avoir bombardé une prison du Donbass, tuant 40 prisonniers ukrainiens
- Au moins cinq personnes sont mortes dans une frappe russe, qui a touché un arrêt de bus
- Zelensky dans un port pour superviser un premier chargement de céréales
- La peine à perpétuité du premier soldat russe condamné réduite à 15 ans de prison
Selon la présidence, les exportations pourraient débuter "dans les prochains jours" afin d'acheminer sur les marchés mondiaux les millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens depuis le début de la guerre."Nous sommes pleinement préparés. Nous avons envoyé tous les signaux à nos partenaires, l'ONU et la Turquie, et nos militaires garantissent la situation sécuritaire", a déclaré Volodymyr Zelensky. Selon lui, Kiev n'attend qu'un "signal" de la part d'Ankara et de l'ONU pour "commencer".
La Russie accuse Kiev d'avoir bombardé une prison du Donbass
L'armée russe a accusé vendredi les forces de Kiev d'avoir bombardé dans la nuit une prison du Donbass (est) sous contrôle des séparatistes prorusses, tuant 40 prisonniers de guerre ukrainiens et en blessant 75 autres.
Le ministère russe de la Défense a affirmé dans un communiqué que des tirs d'un système d'artillerie Himars, fourni à l'Ukraine par les États-Unis, avaient frappé une prison de la région de Donetsk, où étaient incarcérés ces soldats ukrainiens.
Selon le ministère, cette prison est située près de la localité d'Olenivka (Elenovka en russe) à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Donetsk, la capitale des séparatistes pro-russes de la région éponyme.
"Cette provocation scandaleuse vise à effrayer les soldats ukrainiens et à les dissuader de se rendre", a assuré le ministère.
La télévision publique russe a diffusé des images présentées comme étant celles des baraquements carbonisés, sans montrer de victimes. L'AFP n'a pas pu vérifier ces déclarations de source indépendante.
Le ministère précise que la prison abritait notamment des membres du régiment Azov, qui s'est illustré dans la défense de la ville de Marioupol face à l'armée russe et que Moscou accuse d'être une formation néo-nazie.
2.500 combattants ukrainiens s'étaient rendus en mai
Après de longues semaines de siège et de résistance sur le site sidérurgique d'Azovstal à Marioupol, quelque 2.500 combattants ukrainiens s'étaient rendus en mai. Les autorités russes avaient indiqué qu'ils seraient incarcérés à Olenivka.
Les systèmes de lance-roquettes multiples Himars, livrés à Kiev par les États-Unis, se sont révélés particulièrement redoutables contre les positions de l'armée russe ces dernières semaines.
Cinq morts et sept blessés dans le bombardement d'un arrêt de bus
Au moins cinq personnes ont été tuées et sept autres blessées dans une frappe russe qui a touché un arrêt de bus dans la région de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, a annoncé vendredi le gouverneur régional.
"Ils ont bombardé (...) à côté d'un arrêt de transport en commun. Douze personnes sont au sol", a indiqué Vitaly Kim sur Telegram.
Évoquant d'abord quatre morts, il a ensuite indiqué que le bilan se montait à cinq tués et sept blessés. Il a accusé les forces russes de "bombarder la ville pendant la journée, quand tout le monde est en train de vaquer à ses occupations".
Les forces ukrainiennes ont fait face à six assauts russes dans l'Est
Au moins huit personnes ont été tuées et 19 autres blessées ces dernières 24 heures dans la région de Donetsk, dans l'Est, a de son côté indiqué la présidence ukrainienne dans son rapport matinal.
Dans celle de Kharkiv, dans le nord-est, au moins une personne a été tuée et sept autres blessées, selon la même source.
Le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, a pour sa part annoncé que les forces ukrainiennes avaient fait face à six assauts russes dans l'Est. "Les groupes de reconnaissance de l'ennemi tentent de trouver des points faibles dans notre défense (..). Ils attaquent de différents côtés et ont eu recours à l'aviation à plusieurs reprises", a-t-il indiqué sur Telegram.
L'armée ukrainienne a de son côté détruit une gare à Brylivka, village situé à 45 kilomètres au sud-est de la région occupée de Kherson dans le sud du pays, afin de compliquer les approvisionnements de l'armée russe, a affirmé sur Facebook le député local Serguiï Khlan.
La peine à perpétuité du premier soldat russe condamné réduite à 15 ans de prison
La peine à perpétuité à laquelle un soldat russe avait été condamné en mai pour avoir tué un civil en Ukraine a été réduite à 15 ans de prison en appel, a annoncé vendredi un tribunal de Kiev. "L'appel déposé par la défense a été partiellement satisfait. Le jugement du tribunal a été modifié", a indiqué dans un communiqué la Cour d'appel de Kiev, précisant que la nouvelle peine était de "15 ans d'emprisonnement".
Le sergent Vadim Chichimarine, 21 ans, avait admis avoir abattu Oleksandre Chelipov, un civil de 62 ans, dans le nord-est du pays au cours des premiers jours de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe lancée le 24 février. Plaidant coupable, il avait été condamné le 23 mai pour crime de guerre et meurtre prémédité. Vadim Chichimarine avait déclaré devant le tribunal avoir agi sous la pression d'un autre soldat alors qu'il tentait de fuir vers la Russie à bord d'une voiture volée avec quatre autres militaires.
Ce militaire, originaire d'Irkoutsk en Sibérie, avait "demandé pardon" à la veuve de M. Chelipov lors d'un bref échange avec elle dans la salle du tribunal à Kiev en mai. Les forces russes sont accusées de crimes de guerre et d'exactions par les autorités ukrainiennes, notamment lors de leur occupation des environs de la capitale dont elles se sont retirées fin mars. Elles ont également été accusées par Kiev de détentions arbitraires et de torture dans les territoires qu'elles occupent dans le sud de l'Ukraine.