Guerre en Ukraine : Kiev fait état d'une attaque russe de 33 drones contre l'Ukraine dans la nuit

© Genya SAVILOV / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Au 693e jour de l'invasion russe en Ukraine, l'armée ukrainienne assure que la Russie a lancé 33 drones sur son pays dans la nuit de mercredi à jeudi. Des missiles guidés auraient également été guidés sur la ville de Kharkiv. Une "coalition artillerie" doit être lancée ce jeudi à Paris.

La Russie a lancé 33 drones de conception iranienne sur l'Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi, ainsi que des missiles guidés sur la grande ville de Kharkiv, dans l'est du pays, a affirmé l'armée ukrainienne. La défense anti-aérienne a abattu 22 de ces drones, et les forces russes ont tiré deux missiles guidés anti-aériens S-300 depuis la région frontalière de Belgorod, a-t-elle précisé dans un communiqué. "Les occupants ont attaqué avec 33 drones d'attaque Shahed-136/131 depuis la zone de Primorsko-Akhtarsk et la région de Koursk de la Fédération de Russie", a indiqué l'armée de l'air.

 

Les informations à retenir :

  • 33 drones de conception iranienne ont été lancés sur l'Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi, ainsi que des missiles guidés sur Kharkiv, a affirmé l'armée ukrainienne
  • Une "coalition artillerie" pour l'Ukraine doit être lancée ce jeudi à Paris par le ministre des Armées, Sébastien Lecornu

Les systèmes de défense aérienne des régions de l'est, du sud et du centre de l'Ukraine ont abattu les drones d'attaque, a-t-elle ajouté. Le chef de la région de Kharkiv a quant à lui annoncé qu'un civil avait été tué et un autre blessé lors des attaques menées la veille sur la région du nord-est. "Les bombardements ont tué une femme de 62 ans qui travaillait dans une chaufferie. Un homme de 63 ans et une femme de 45 ans, qui ont été blessés, ont été hospitalisés pour des blessures modérées", a-t-il déclaré.

Les forces russes se sont emparées par la force de pans entiers de la région de Kharkiv au début de l'invasion lancée par Moscou en février 2022, mais elles ont été repoussées quelques mois plus tard par les troupes ukrainiennes. La région subit toujours d'intenses bombardements.

Lancement jeudi à Paris d'une "coalition artillerie" pour l'Ukraine

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu doit lancer jeudi à Paris une "coalition artillerie" visant à renforcer les capacités de Kiev face à la Russie, une cérémonie à laquelle son homologue ukrainien assistera par visioconférence. Cette coalition, pilotée par la France et les Etats-Unis, est l'un des volets du groupe de contact pour la défense de l'Ukraine dit groupe de Ramstein, réunissant plus de 50 pays soutenant Kiev.

Cet atelier auquel participent 23 nations "vise à fédérer les efforts pour aider --dans le court et le long terme-- l'Ukraine à disposer d'une force d'artillerie adaptée aux besoins de la contre-offensive et de son armée de demain", a indiqué le ministère français des Armées.

 

Le ministre ukrainien de la Défense Roustem Oumerov, longtemps annoncé présent, a annulé au dernier moment sa venue en France "pour des raisons de sécurité", a fait savoir Paris dans la nuit de mercredi à jeudi. "Le grand enjeu pour l'Ukraine c'est d'achever sa transition d'un matériel soviétique vers un matériel occidental", estime le consultant en risques internationaux Stéphane Audrand. Les canons datant de l'ère soviétique sont adaptés à des obus de 122 mm, alors que les systèmes occidentaux utilisent des obus de 155 mm.

Pour armer les canons, l'Union européenne s'est donné pour objectif de fournir à l'Ukraine un million de munitions d'ici le printemps 2024. Mais seuls 300.000 obus ont été livrés à ce jour, selon des parlementaires européens. Le ministère français des Armées s'est de son côté félicité mercredi d'un triplement des capacités de production de munitions en France, passées de 1.000 unités produites par mois avant la guerre en Ukraine à 3.000 espérées courant 2024. Ces quantités ne suffisent toutefois que pour quelques jours de combat côté ukrainien, notent des experts.

"Grâce aux efforts de l'économie de guerre, la France a la capacité de produire en 2024 et début 2025 78 Caesar fléchés pour l'Ukraine", a également fait savoir le ministère. Six d'entre eux, payés par Kiev seront livrés "dans les prochaines semaines", les 72 autres devant trouver des financement collectifs, de même source. En décembre, le ministère ukrainien de la Défense avait déclaré qu'il était "très important pour l'Ukraine de renforcer sa puissance de feu grâce à la fourniture de systèmes d'artillerie par les alliés", précisant être intéressé par l'acquisition de davantage de Caesar.

Front gelé

La France a déjà cédé ou vendu à l'Ukraine 30 Caesar. Le Danemark a également fourni à l'Ukraine 19 exemplaires d'une version blindée à huit roues. Monté sur camion, le Caesar peut tirer des obus de 155 mm à 40 kilomètres de distance. Le président français Emmanuel Macron a réitéré mardi son soutien à Kiev, dont la contre-offensive militaire n'a pas donné les résultats escomptés. Il a également annoncé qu'il se rendrait en février en Ukraine, pour la deuxième fois depuis le début de la guerre en février 2022.

La France est "en train de finaliser un accord" de sécurité avec Kiev du type de celui conclu vendredi entre le Royaume-uni et l'Ukraine sur dix ans, a-t-il ajouté. Samedi, lors de sa première visite en Ukraine, le nouveau ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné avait évoqué la possibilité de "renforcer la capacité ukrainienne de produire sur son sol" les armes dont elle a besoin.

Près de deux ans après l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, le front est quasiment gelé depuis de nombreux mois. Le chef de l'Etat français a également annoncé de nouvelles livraisons à Kiev d'une "quarantaine" de missiles (longue portée) Scalp et "plusieurs centaines de bombes" (des AASM selon une source proche du dossier), "pour ne pas laisser gagner la Russie". L'Ukraine, visée presque chaque nuit par des drones et des missiles lancés par Moscou, a également besoin de renforcer sa défense antiaérienne.