Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 556e jour de l'invasion russe

Le pont de Crimée aurait été la cible de drones ukrainiens.
Le pont de Crimée aurait été la cible de drones ukrainiens. © Alexey NIKOLSKY / SPUTNIK / AFP
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avec AFP , modifié à
Au 556e jour de l'invasion russe, Moscou a affirmé avoir abattu en mer Noire dans la nuit de vendredi à samedi trois drones navals ukrainiens qui ciblaient le pont de Crimée. Kiev a revendiqué une victoire symbolique vendredi en affirmant avoir mené cette semaine sa première attaque de drones depuis le territoire russe.
L'ESSENTIEL

Moscou a affirmé avoir abattu en mer Noire dans la nuit de vendredi à samedi trois drones navals ukrainiens qui ciblaient le pont de Crimée, une nouvelle attaque attribuée à Kiev qui a revendiqué cette semaine sa première offensive menée avec des drones depuis le territoire russe. Selon le ministère russe de la Défense, les drones ukrainiens ont été détruits vers 02H20 du matin, heure de Moscou (23H20 GMT), avant d'atteindre ce pont construit dans la foulée de l'annexion de la Crimée en 2014 et régulièrement pris pour cible par Kiev.

 

Les informations à retenir :

  • Le pont de Crimée aurait de nouveau été ciblé par des drones ukrainiens, selon Moscou.
  • Kiev salue une "victoire de l'humanisme", après qu'un ambassadeur russe a été désinvité du prix Nobel.

Le 12 août dernier, deux attaques de missiles ukrainiennes avaient été déjouées au-dessus de ce pont stratégique dans le détroit de Kertch, tandis qu'une précédente offensive, en juillet, avait causé d'importants dégâts sur la section routière de l'ouvrage, qui sert également à acheminer du matériel militaire à l'armée russe combattant en Ukraine. Avant cette offensive supposément déjouée par Moscou, Kiev a revendiqué une victoire symbolique vendredi en affirmant avoir mené cette semaine sa première attaque de drones depuis le territoire russe, où elle avait jusque-là mené des actes de sabotage et des incursions armées.

Dans la nuit de mardi à mercredi, des drones ukrainiens ont ainsi visé l'aéroport de la ville de Pskov, à près de 700 kilomètres de l'Ukraine, dans une région frontalière de l'Estonie et de la Lettonie à l'ouest et du Bélarus au sud. "Les drones utilisés pour attaquer la base aérienne de Kresty à Pskov ont été lancés de l'intérieur de la Russie", a assuré le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov vendredi sur Telegram.

Le Kremlin a pour sa part refusé de commenter cette revendication. Selon Kyrylo Boudanov, deux avions militaires russes ont été détruits et deux gravement endommagés dans l'attaque de Pskov. Les propos de Kyrylo Boudanov interviennent à un moment où les conjectures vont bon train sur la manière dont l'Ukraine multiplie les attaques de drones en Russie dans le cadre de sa contre-offensive.

Russie "invincible"

De son côté, le président Vladimir Poutine a loué vendredi une Russie "invincible", auprès d'adolescents à l'occasion de la rentrée des classes, un an et demi après avoir lancé l'invasion de l'Ukraine voisine. "J'ai compris pourquoi nous avons gagné pendant la Grande guerre patriotique : vaincre un peuple avec un tel état d'esprit est impossible. Nous étions absolument invincibles et, aujourd'hui, nous le sommes toujours", a-t-il lancé en référence à la Deuxième Guerre mondiale.

Les enfants ont repris, tant en Ukraine qu'en Russie, le chemin de l'école malgré la guerre. À Kiev, la police a fait état d'alertes à la bombe visant des établissements scolaires qu'elle a dit inspecter sans pour autant procéder à des évacuations. Jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était félicité que son pays ait atteint une cible à 700 kilomètres de distance, sans pour autant évoquer de cas spécifiques comme celui de Pskov. Les États-Unis, principal soutien militaire et financier de l'Ukraine, ont salué vendredi des "avancées notables" sur le front ces dernières 72 heures dans le Sud.

 

Côté russe, l'armée a revendiqué avoir conquis de nouvelles "positions clés sur les hauteurs" près de la ville de Koupiansk, dans le nord-est de l'Ukraine, le seul secteur du front où les troupes de Moscou sont à l'offensive.

Sur le plan économique, deux nouveaux cargos ont quitté un port ukrainien et naviguent en mer Noire dans un couloir maritime établi par Kiev malgré les menaces de représailles russes après l'abandon de l'accord sur les exportations de céréales. La question du transport international de ces produits agricoles tant ukrainiens que russes, vitaux pour l'approvisionnement alimentaire des pays pauvres, feront l'objet de discussions entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan lundi dans la ville russe de Sotchi, sur les rives de la mer Noire.

Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a de son côté rencontré vendredi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou après s'être entretenu la veille avec celui des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, à chaque fois sur la question des céréales. Lavrov a une nouvelle fois exigé jeudi des "garanties" quant à la facilitation par les Occidentaux des exportations des grains et des engrais russes, entravées par les sanctions.

Ambassadeur russe désinvité du Nobel : Kiev salue une "victoire de l'humanisme"

L'Ukraine a qualifié de "victoire de l'humanisme" la décision samedi de renoncer à inviter l'ambassadeur russe à la remise des prix du comité Nobel cette année à Stockholm.

"Une victoire de l'humanisme", a écrit sur Facebook le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Oleg Nikolenko, qui a également formé le vœu qu'une "décision similaire" soit prise lors de la remise du prix Nobel de la paix qui se tient, elle, à Oslo.