Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 437e jour de l'invasion russe

L'écrivain Prilépine a été blessé dans une "explosion", une autre personne tuée
L'écrivain Prilépine a été blessé dans une "explosion", une autre personne tuée © Jeff PACHOUD / AFP
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avec AFP // Crédit photo : Dmytro Smolyenko / NurPhoto / NurPhoto via AFP , modifié à
Au 437e jour de l'invasion russe, la Russie a accusé l'Occident d'être à l'origine de l'attaque à l'explosif qui a grièvement blessé l'écrivain nationaliste Zakhar Prilépine et tué son chauffeur. Par ailleurs, le groupe Wagner a demandé à Moscou de confier ses positions de Bakhmout aux troupes tchétchènes. Europe 1 fait le point.
L'ESSENTIEL

La Russie a accusé samedi les "parrains" occidentaux de l'Ukraine, et au premier chef les États-Unis, de partager la responsabilité "d'attentats terroristes" commis sur son sol selon elle par Kiev, après l'attaque à l'explosif qui a grièvement blessé l'écrivain nationaliste Zakhar Prilépine et tué son chauffeur. Soutien farouche de l'offensive militaire contre l'Ukraine à laquelle il a affirmé prendre part, écrivain à succès traduit en Occident puis devenu chantre d'une ligne ultranationaliste, Zakhar Prilépine a été grièvement blessé dans l'explosion qui a pratiquement détruit sa voiture samedi près de Nijni Novgorod, la troisième ville de Russie, à 400 km à l'est de de Moscou.

 

Les informations à retenir :

  • L'écrivain nationaliste russe Zakhar Prilépine, soutien de l'attaque du Kremlin en Ukraine, a été blessé samedi dans l'"explosion" d'une voiture
  • La Russie accuse l'Ukraine et l'Occident d'être derrière cet incident
  • Le groupe Wagner demande à Moscou de confier ses positions de Bakhmout aux troupes tchétchènes
  • L'Ukraine dit avoir abattu pour la première fois un missile hypersonique russe Kinjal
  • La centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, ne sera pas évacuée annoncent les autorités locales russe

L'attaque contre l'écrivain a tué son chauffeur

Cette attaque, qui a tué le chauffeur et compagnon d'arme de Prilépine, survient alors que des frappes de drones, sabotages et attentats présumés se multiplient ces dernières semaines sur le territoire russe, sans que leurs auteurs soient clairement identifiés.

En août dernier, une explosion du même type avait coûté la vie à Daria Douguina, la fille de l'idéologue ultranationaliste Alexandre Douguine, elle-même blogueuse et journaliste engagée. En avril, c'est un influent blogueur paramilitaire, Vladlen Tatarskii, qui a été tué par une explosion à Saint-Pétersbourg. Et mercredi dernier, c'est le Kremlin, le cœur du pouvoir russe, qui a été visé par une mystérieuse attaque de drones.

"La responsabilité de cet attentat terroriste comme des autres repose non seulement sur les autorités ukrainiennes mais aussi sur leurs parrains occidentaux, au premier chef les Etats-Unis", a affirmé samedi dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères. La diplomatie russe a estimé que l'absence de condamnation de la part de Washington était "révélatrice", et que celle des organisations internationales était "inacceptable".

Un suspect arrêté peu après l'explosion

Le pouvoir ukrainien n'a jamais reconnu des attaques en territoire russe, et les Etats-Unis ont dénoncé cette semaine un "mensonge" après avoir été accusés par Moscou d'avoir commandité l'attaque mystérieuse de drones sur le Kremlin, commise à quelques jours des célébrations le 9 mai sur la Place Rouge de la victoire soviétique de 1945 sur l'Allemagne nazie. Selon le Comité d'enquête russe, qui parle lui aussi d'"acte terroriste", l'explosion de la voiture de Zakhar Prilépine s'est produite vers 11 heures (8 heures GMT) dans une localité du district de Borski de la région de Nijni Novgorod.

L'agence Interfax, citant les services de secours médical, a indiqué que l'écrivain était dans un état "grave". "Il a été décidé de ne pas le transférer à Moscou et de l'opérer à Nijni Novgorod. Son état est considéré comme grave", a indiqué cette source. Une photo des lieux de l'incident, publiée par le Comité d'enquête, montre ce qu'il reste d'un véhicule blanc à l'avant déchiqueté et retourné sur le toit, devant un cratère sur une route de terre, dans une zone boisée.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé rapidement l'arrestation d'un suspect, né en 1993, dans la même région. Plus tard, le Comité d'enquête a affirmé que le suspect, nommé Alexandre Permiakov, avait "déclaré avoir agi selon les instructions des services spéciaux ukrainiens". La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, avait aussitôt accusé l'Ukraine, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Otan d'être derrière cet acte "terroriste". "Responsabilité directe des Etats-Unis et la Grande Bretagne. Nous prions pour Zakhar", a-t-elle écrit sur Telegram.

Le groupe Wagner demande à Moscou de confier ses positions aux troupes tchétchènes

Par ailleurs, le chef du groupe paramilitaire Wagner a demandé samedi au ministre russe de la Défense de confier aux troupes du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov ses positions dans la ville ukrainienne de Bakhmout, qu'il a annoncé quitter prochainement pour protester contre un manque de munitions.

"Je vous demande d'émettre un ordre de bataille sur le transfert, avant minuit le 10 mai, des positions du groupe Wagner aux unités du bataillon Akhmat dans la localité de Bakhmout et ses environs", a déclaré Evguéni Prigojine, dans une lettre publiée par son servie de presse adressée au ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Le chef de Wagner précise faire cette demande "en raison d'une longue pénurie de munitions", accusant l'état-major de ne lui avoir fourni que 32% des munitions demandées depuis octobre dernier.

Six démineurs ukrainiens tués par des tirs russes

Six Ukrainiens ont été tués par des tirs russes samedi alors qu'ils participaient à une opération de déminage dans la région de Kherson, dans le sud du pays, ont annoncé des officiels ukrainiens. "Six de nos spécialistes ont été tués" a indiqué le Service de secours d'urgence du pays, ajoutant qu'ils avaient été "victimes de tirs alors qu'ils effectuaient des opérations de déminage dans la région de Kherson".

 

Pas d'évacuation prévue d'employés de la centrale nucléaire de Zaporijjia selon l'occupant russe

L'administration d'occupation russe de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, a assuré samedi qu'aucune évacuation des employés du site n'était prévue pour l'heure après l'annonce d'évacuations partielle dans la zone, en pleine crainte d'une offensive ukrainienne.

"Actuellement il n'y a pas de nécessité d'évacuer les employés de la centrale et les habitants de la ville (d'Energodar, où est située la centrale). Restez calme", a indiqué dans un communiqué Iouri Tchernitchouk, directeur du site nommé par les autorités russes. "Il n'y pas d'inquiétude à avoir. Tous les réacteurs (de la centrale) sont à l'arrêt", a-t-il affirmé.