Volodymyr Zelensky 1:41
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Nicolas Tonev avec AFP / Crédit photo : CHRISTINE OLSSON / TT NEWS AGENCY / TT News Agency via AFP , modifié à
Au 434e jour de l'invasion russe en Ukraine, Kiev dément avoir été à l'origine d'une attaque de drones sur le Kremlin, qui aurait visé le président russe Vladimir Poutine. Par ailleurs, un couvre-feu de 58 heures à partir de vendredi soir a été décrété à Kherson, où une frappe russe a fait 18 morts dans la région. Suivez l'évolution de la situation.
L'ESSENTIEL

La Russie accuse l'Ukraine d'avoir voulu assassiner Vladimir Poutine et dénonce une tentative d'acte "terroriste". Deux drones ukrainiens survolant dangereusement le Kremlin auraient ainsi été abattus. Dans un communiqué, le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a indiqué que les vols de drones seraient interdits sauf en cas d'obtention d'une autorisation spéciale des "autorités gouvernementales". Selon Sergueï Sobianine, cette interdiction vise à éviter les vols de drones non-autorisés qui peuvent "entraver le travail des forces de l'ordre".

Les principales informations : 

- Le Kremlin accuse l'Ukraine d'avoir mené une tentative d'acte "terroriste" contre Poutine

- Kiev dément être à l'origine de l'attaque de drones

- 18 morts dans des frappes russes "massives" dans la région de Kherson

- L'ex-président russe Dmitri Medvedev appelle à "éliminer Zelensky"

- Un couvre-feu de 58 heures est prévu à Kherson à partir de vendredi soir

La Russie ouvre une enquête pour terrorisme après l'attaque présumée de drones contre le Kremlin

La Russie a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête pour terrorisme après que Moscou eut expliqué avoir abattu deux drones qui auraient visé la résidence du président russe Vladimir Poutine, et accusé l'Ukraine de tentative d'assassinat "terroriste". "Le Comité d'enquête de Russie a ouvert une enquête criminelle pour terrorisme en lien avec une tentative de frappe contre la résidence du président de Russie au Kremlin", a indiqué dans un communiqué ce Comité, en charge des enquêtes sur les crimes les plus importants.

Washington offre une prime pour l'arrestation d'un cybercriminel russe présumé

Le gouvernement américain a annoncé mercredi qu'il offrait jusqu'à dix millions de dollars de récompense pour tout renseignement conduisant à l'arrestation d'un cybercriminel russe présumé à la tête d'un trafic international de dizaines de millions de cartes de crédit volées. Denis Guennadievitch Koulkov a été inculpé par le parquet fédéral de Brooklyn, à New York, de fraude informatique et de blanchiment d'argent, selon un communiqué du Secret Service, l'agence de protection des dignitaires américains, qui a travaillé de concert avec les ministères des Affaires étrangères, de la Justice et de l'Intérieur.

Denis Koulkov, 43 ans, est accusé d'avoir créé en 2005 une plateforme informatique, Try2Check, permettant à des cybercriminels de vérifier la validité de "dix millions de numéros de cartes bancaires" dérobés chaque année. C'est "la plus importante récompense monétaire jamais offerte au nom du Secret Service", a fait valoir le communiqué, précisant que Washington avait collaboré avec Berlin et Vienne pour neutraliser des sites de la plateforme Try2Check.

Washington envoie des munitions supplémentaires pour l'artillerie ukrainienne

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi un nouvel envoi d'aide militaire d'un montant de 300 millions de dollars à l'Ukraine, principalement des munitions pour l'artillerie. L'armée ukrainienne recevra en particulier des roquettes pour les Himars, des systèmes mobiles sophistiqués fournis par les Etats-Unis, ainsi que des armes anti-chars, des munitions et des camions pour le transport d'équipements lourds, a précisé le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken dans un communiqué.

Il s'agit de la 37e tranche d'aide décidée par le président Joe Biden depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022. Cette annonce "fait suite à un travail poussé du gouvernement américain pour répondre aux demandes de l'Ukraine avant la contre-offensive qu'elle envisage", a indiqué Karine Jean-Pierre, la porte-parole de l'exécutif américain.

L'ex-président russe Medvedev appelle à "éliminer Zelensky"

L'ex-président russe Dmitri Medvedev a appelé mercredi à "éliminer" le président ukrainien Volodymyr Zelensky en représailles à une attaque présumée de drones contre le Kremlin, imputée par Moscou à Kiev, qui de son côté nie toute implication. "Après l'attentat terroriste d'aujourd'hui, il ne reste pas d'alternative à part l'élimination physique de Zelensky et de sa clique", a écrit sur Telegram Dmitri Medvedev, actuel numéro deux du Conseil de sécurité russe et coutumier des déclarations au vitriol.

Kiev se défend des accusations portées par Moscou

L'Ukraine "n'a rien à voir" avec l'attaque aux drones sur le Kremlin, imputée par Moscou à Kiev, s'est défendue mercredi la présidence ukrainienne. "Bien sûr, l'Ukraine n'a rien à voir avec les attaques de drones contre le Kremlin", a déclaré Mykhaïlo Podoliak, un conseiller de Volodymyr Zelensky, dans un message transmis à des journalistes.

Le président Volodymyr Zelensky a démenti mercredi toute attaque ukrainienne visant son homologue russe Vladimir Poutine, après que Moscou a affirmé avoir abattu deux drones lancés contre l'enceinte du Kremlin à Moscou. "Nous n'avons pas attaqué Poutine. Nous le laissons au tribunal. Nous combattons sur notre territoire, nous défendons nos villages et nos villes", a affirmé le chef d'Etat ukrainien lors d'une conférence de presse à Helsinki avec des dirigeants de pays d'Europe du nord.

Washington dit prendre avec "beaucoup de précaution" les informations du Kremlin

Les Etats-Unis ont dit mercredi prendre avec "beaucoup de précaution" les déclarations de la Russie qui a affirmé avoir abattu deux drones ukrainiens qui visaient le Kremlin à Moscou. "J'ai vu les informations. Je ne peux pas les valider, on ne sait pas", a affirmé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. Mais, a-t-il ajouté, "je prendrais tout ce qui sort du Kremlin avec beaucoup de précaution".

18 morts dans des frappes russes "massives" dans la région de Kherson

Des frappes russes "massives" dans la région ukrainienne de Kherson (sud) ont fait au moins 18 morts mercredi, dont au moins 12 dans la principale ville du même nom, selon le parquet régional, alors que les autorités ont annoncé un couvre-feu à partir de vendredi soir.

"Attaque massive des occupants contre des civils dans la région de Kherson : le bilan est passé à 16 personnes", a indiqué le parquet sur Telegram, précisant qu'"environ 22" autres personnes étaient elles "blessées à des degrés divers". Un nouveau bilan de 18 morts et de 46 blessés a été communiqué en fin d'après-midi.

Le défilé militaire du 9 mai maintenu à Moscou malgré l'attaque sur le Kremlin

Le grand défilé militaire du 9 mai célébrant la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945 est maintenu à Moscou malgré l'attaque aux drones sur le Kremlin que la Russie impute à l'Ukraine, a indiqué mercredi la présidence russe. "Le défilé aura lieu. Il n'y a aucun changement dans le programme", a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

Un couvre-feu de 58 heures à Kherson

Un couvre-feu débutera ce vendredi pour une durée de 58 heures d'après une annonce faite par les autorités ukrainiennes mercredi. Ce dernier est prévu au moment où Kiev dit achever ses préparatifs pour une offensive d'ampleur. "Pendant ces 58 heures, il sera interdit de se déplacer et de se trouver dans les rues de la ville. (Kherson) sera également fermée à l'entrée et à la sortie", a poursuivi sur Telegram le chef de l'administration militaire locale, Oleksandre Prokoudine. 

Il a justifié "ces restrictions provisoires" par "la nécessité" pour "les forces de l'ordre de pouvoir faire leur travail", sans donner plus de détails. Une frappe russe sur un supermarché de Kherson a fait au moins trois morts parmi les civils et cinq blessés, a déclaré sur Telegram le ministre de l'Intérieur, Igor Klimenko.

Un réseau ukrainien "terroriste" démantelé en Crimée ?

Les services de sécurité russes (FSB) ont en effet annoncé avoir démantelé un réseau ukrainien "terroriste" en Crimée annexée, sur fond de multiplication d'attaques et d'actes de "sabotages" quelques jours avant les importantes célébrations militaires du 9 mai en Russie.

"Le FSB (...) a déjoué les activités du réseau de renseignement de la Direction principale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, qui prévoyait de commettre une série d'actes importants de sabotage et de terrorisme en Crimée", a-t-il indiqué dans un communiqué. Sept individus ont été arrêtés, selon le FSB, et des "engins explosifs" et des détonateurs ont été retrouvés lors des perquisitions.

Selon le FSB, les éléments constitutifs de la bombe sont entrés sur le sol russe depuis la Bulgarie. Toujours selon les services de sécurité russes, ce réseau ukrainien visait notamment à commettre "des meurtres sur des hauts fonctionnaires" russes installés par Moscou dans la péninsule annexée de Crimée.

L'UE présente un plan de 500 millions d'euros, dont une partie pour aider l'Ukraine

La Commission européenne a présenté un instrument financier doté de 500 millions d'euros pour renforcer la capacité de production de munitions de l'Union européenne à un million d'obus par an afin de reconstituer ses arsenaux et aider l'Ukraine. "Il s'agit de soutenir directement des projets industriels permettant d'assurer la montée en cadence de la base industrielle européenne", a expliqué le commissaire à l'Industrie Thierry Breton, précisant qu'il espérait l'adoption de ce plan par les Etats membres d'ici fin juin.

"Je suis confiant que d'ici à 12 mois, nous pourrons monter notre capacité de production à 1 million de munitions par an en Europe", a-t-il assuré. Cette proposition est la troisième phase du plan d'action approuvé fin mars par l'UE pour fournir au moins un million d'obus de 155 mm aux forces ukrainiennes et pour reconstituer les stocks stratégiques des pays européens dont certains sont proches de la rupture.

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Elle est dotée de 500 millions d'euros, dont 260 millions tirés du Fonds européen de la défense et 240 millions retirés à la dotation d'un autre instrument pour la défense.

Un dépôt de carburant en flammes en Russie

Un dépôt de carburant a pris feu dans la nuit de mardi à mercredi dans le village russe de Volna, proche de la Crimée, a annoncé sur Telegram le gouverneur du kraï de Krasnodar, Véniamine Kondratiev. "Une citerne avec des produits pétroliers a pris feu dans le village de Volna dans le district de Temryuksky. L'incendie s'est vu attribuer le plus haut degré de gravité", a écrit M. Kondratiev, sans mentionner la cause du sinistre.

"Selon des informations préliminaires, il n'y a ni mort ni blessés" et il n'existe "aucune menace contre les résidents" du village, a-t-il ajouté. "Tout ce qui est possible est fait pour que le feu ne s'étende pas davantage". Des images publiées sur Telegram par le blogueur pro-russe Kirill Fedorov, et présentées comme ayant été prises à Volna, montrent des flammes et une épaisse colonne de fumée s'élevant au-dessus d'une grande citerne dans la nuit.

Volodymyr Zelensky en visite surprise en Finlande

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est rendu mercredi en visite surprise en Finlande pour participer à une réunion des Premiers ministres nordiques, a annoncé la présidence finlandaise. En marge du sommet, Zelensky rencontrera son homologue finlandais Sauli Niinistö, dont le pays a récemment adhéré à l'Otan, afin d'évoquer "la lutte pour la défense de l'Ukraine".

Il aura aussi des entretiens bilatéraux avec les Premiers ministres de Suède Ulf Kristersson, de Norvège Jonas Gahr Store, du Danemark Mette Frederiksen et d'Islande Katrin Jakobsdottir. "Afin de rejoindre l'Otan et de soutenir des alliances pour trouver un appui, le travail diplomatique fondamental doit être fait. L'Ukraine le fait aujourd'hui", a écrit sur Telegram Daria Zarivna, une conseillère du président ukrainien. Tous les pays nordiques ont promis un soutien tant financier que militaire à l'Ukraine après l'invasion russe de février 2022.