Guerre en Ukraine : ce qu'il faut retenir au 420e jour de l'invasion russe

Le système américain de défense aérienne est arrivé en Ukraine. (Illustration)
Le système américain de défense aérienne est arrivé en Ukraine. (Illustration) © Anatolii Stepanov / AFP
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avec AFP / Crédit photo : Anatolii Stepanov / AFP , modifié à
Au 420e jour de l'invasion russe, l'Ukraine a reçu les premiers systèmes américains de défense antiaérienne Patriot et des chars de combat légers français AMX-10 se trouvent déjà sur le champ de bataille, ont annoncé mercredi les autorités ukrainiennes, au moment où Kiev dit préparer une contre-offensive d'ampleur. Dans le même temps, des drones russes ont frappé la région d'Odessa, sans faire de victimes.
L'ESSENTIEL

L'Ukraine a reçu les premiers systèmes américains de défense antiaérienne Patriot et des chars de combat légers français AMX-10 se trouvent déjà sur le champ de bataille, ont annoncé mercredi les autorités ukrainiennes, au moment où Kiev dit préparer une contre-offensive d'ampleur. "Aujourd'hui, notre beau ciel ukrainien devient plus sûr car les systèmes de défense antiaérienne Patriot sont arrivés en Ukraine", s'est félicité sur Twitter le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, remerciant les Etats-Unis, l'Allemagne et les Pays-Bas pour "avoir tenu parole".

Les principales informations à retenir :

- Kiev a reçu ses premiers systèmes américains de défense antiaérienne

- Odessa a été visée par une attaque de drone russe, aucune victime n'est à déplorer

- La Russie veut une union contre le "chantage" de l'Occident

Une lauréate ukrainienne du Nobel de la paix demande à Prétoria de ne pas recevoir le président Poutine

Une lauréate ukrainienne du prix Nobel de la paix a demandé mercredi à l'Afrique du Sud de ne pas laisser le président russe Vladimir Poutine participer au sommet des Brics qui se tiendra dans le pays en août. Oleksandra Romantsova, qui dirige une ONG devenue l'année dernière la première lauréate ukrainienne du prix Nobel de la paix, a exhorté le gouvernement sud-africain à "nous montrer qu'il se préoccupe de notre sort".

La CPI a émis un mandat d'arrêt contre le président Poutine en mars, ce qui signifie que Pretoria, qui doit accueillir un sommet des Brics (groupe de pays réunissant l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l'Inde et la Russie), devrait l'arrêter s'il venait au sommet en août. "Pour nous, l'Afrique du Sud est un endroit où les gens se battent pour la liberté, l'égalité et la dignité", a déclaré Oleksandra Romantsova, lors d'une conférence de presse à Johannesburg. 

Sanctionnée par Washington, la banque russe IIB quitte la Hongrie

 L'International Investment Bank (IIB), suspectée par Washington d'être une branche des services secrets russes, a annoncé mercredi son départ de Budapest après le retrait de la Hongrie en réaction à l'annonce de sanctions américaines. La banque, qui se trouve désormais "dans l'incapacité de conduire des opérations financières", "n'a plus de raisons d'opérer à Budapest et dans l'Union européenne (...) et a donc débuté le transfert de son siège vers la Russie", a-t-elle écrit dans un communiqué publié sur son site internet.

Surnommé par l'opposition hongroise "le cheval de Troie de Poutine" en Europe centrale, cet établissement s'était installé à Budapest en 2019, employant alors une centaine de personnes, dans le cadre de la politique de rapprochement du Kremlin mené par le Premier ministre Viktor Orban.

Un Ukrainien placé en détention pour avoir "aidé" la propagande russe

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont annoncé mercredi avoir placé un homme en détention, l'accusant avoir "aidé" la Russie à créer des "fausses informations" sur l'invasion du pays par Moscou. 

Selon un communiqué du SBU, cet Ukrainien, dont l'identité n'a pas été révélée, fournissait des informations à l'agence de presse régionale russe pro-Kremlin Bel.ru, qui les utilisait pour préparer de "fausses informations" sur l'Ukraine. Il transmettait à ce média des "informations déformées et inventées", notamment sur la situation à Kiev à la suite des frappes russes contre cette ville et "soutenait publiquement les actes des occupants russes" sur les réseaux sociaux, a détaillé le SBU. 

Peine de huit ans et demi de prison contre l'opposant Iachine confirmée en appel

Une cour d'appel russe a confirmé mercredi une peine de huit ans et demi de prison infligée à l'opposant Ilia Iachine pour ses critiques contre l'offensive de Moscou en Ukraine, en pleine aggravation de la répression en Russie.

La condamnation prononcée en première instance en décembre "reste inchangée", a indiqué le juge, selon une correspondante de l'AFP au tribunal. Ilia Iachine, 39 ans, a été jugé coupable d'avoir diffusé de "fausses informations" sur l'armée russe. "Le sentiment d'avoir une supériorité morale sur les voleurs et les tueurs qui ont pris le pouvoir me donne de la force. Ils savent que je ne les crains pas", a déclaré Ilia Iachine lors de l'audience, selon une transcription publiée par son équipe sur Telegram.

La Bulgarie interdit aussi les céréales ukrainiennes, la Hongrie étend les restrictions

La Bulgarie a annoncé à son tour mercredi une interdiction des importations de céréales ukrainiennes accusées de déstabiliser le marché national, la Hongrie précisant de son côté étendre les restrictions à des dizaines de produits agroalimentaires. La Pologne et la Slovaquie ont récemment pris des décisions similaires afin de protéger leurs agriculteurs, au grand dam de la Commission européenne qui a jugé de telles "actions unilatérales inacceptables".

"Le gouvernement a décidé d'interdire temporairement une large gamme de produits en provenance d'Ukraine, dans la foulée des trois autres pays", a déclaré le ministre bulgare de l'Agriculture Yavor Guetchev, à l'issue d'une réunion du cabinet. Sofia a dit avoir dû adopter "cette mesure extrême", effective à partir du 24 avril, par crainte d'un "détournement des importations de marchandises via le corridor Roumanie-Bulgarie", et espère une décision commune au niveau de l'UE dans les prochaines semaines.

Renforcer de manière significative la défense ukrainienne

Washington s'était engagé mi-décembre, lors de la visite historique de Volodymyr Zelensky aux Etats-Unis, à fournir son système sophistiqué de défense antiaérienne Patriot, au moment où la Russie pilonnait les infrastructures énergétiques ukrainiennes. Ce système va renforcer "de manière significative" la défense ukrainienne face aux attaques russes, s'était alors réjoui le président ukrainien, assurant que cet équipement serait uniquement utilisé de manière "défensive" et non pour frapper le territoire russe.

Dans la foulée, le président russe Vladimir Poutine avait, lui, affirmé que son armée trouverait un "antidote" pour contourner ce système avancé. Le 20 janvier, les Pays-Bas avaient annoncé qu'ils allaient fournir à l'Ukraine "deux lanceurs" Patriot et les missiles intercepteurs qui vont avec, dans le cadre d'une "livraison conjointe" avec les Etats-Unis et l'Allemagne. Berlin s'était engagé à fournir un de ces systèmes le 5 janvier.

Attaque de drones russes sur Odessa, pas de victimes

Des drones russes de type Shahed-136/131 ont frappé la région d'Odessa dans la nuit de mardi à mercredi sans faire de victimes, ont annoncé les autorités militaires locales. "Grâce au travail réussi de nos forces de défense, la plupart des drones ennemis ont été détruits, mais malheureusement un bâtiment public a été touché", a indiqué mercredi l'administration militaire du district d'Odessa dans un communiqué, précisant qu'aucune victime n'était à déplorer dans l'immédiat.

Des mesures ont été prises pour contenir les feux provoqués par ces attaques et les services d'urgence de l'Etat ont été déployés, selon la même source. "10 des 12 drones kamikazes 'Shahed-136/131' ont été détruits par les soldats de la brigade de missiles antiaériens d'Odessa", a détaillé le commandant de l'armée de l'air des forces armées ukrainiennes, Mykola Oleshchuk. Les drones Shahed-136 sont fabriqués en Iran et peuvent transporter une charge explosive de 35 à 50 kilogrammes. Ils sont régulièrement utilisés par les forces russes contre l'Ukraine.

Tournée latino-américaine de Lavrov : la Russie veut une union contre le "chantage" de l'Occident

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en tournée en Amérique latine, a appelé mardi à une "union" pour contrer "le chantage" occidental. "Il est nécessaire d'unir nos forces pour contrer les tentatives de chantage et les pressions unilatérales illégales de l'Occident", a affirmé Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse avec son homologue vénézuélien Yvan Gil, évoquant "un monde multipolaire".

Sergueï Lavrov s'est entretenu en soirée avec le président vénézuélien Nicolas Maduro. Ce dernier a évoqué sur Twitter une "réunion agréable qui consolide les relations bilatérales et le plan de coopération" entre les deux pays. Après le Brésil, le Venezuela est la deuxième étape de la tournée de Sergueï Lavrov en Amérique latine. Il doit aussi se rendre à Cuba et au Nicaragua.

"Le Venezuela, Cuba et le Nicaragua sont des pays qui choisissent leur propre voie", a-t-il déclaré. Ces trois pays d'inspiration socialiste, critiqués pour leurs carences démocratiques par des ONG de défense des droits humains, ont des relations difficiles avec les Etats-Unis et l'Union européenne.