La centrale de Zaporijjia est de nouveau au centre des tensions. 1:10
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avec AFP , modifié à
Au 270e jour de l'invasion russe de l'Ukraine, les deux pays s'accusent mutuellement de nouveaux bombardements sur la centrale de Zaporijjia, située dans le sud ukrainien et occupée militairement par l'armée russe. Emmanuel Macron s'est lui entretenu dimanche avec le directeur-général de l'AIEA, Rafael Grossi, sur la situation.
L'ESSENTIEL

La Russie et l'Ukraine se sont accusés mutuellement dimanche d'avoir bombardé la centrale nucléaire de Zaporijjia, située dans le sud ukrainien et occupée militairement par l'armée russe. "Le régime de Kiev ne cesse pas les provocations afin de créer la menace d'une catastrophe à la centrale nucléaire de Zaporijjia", la plus grande d'Europe, a affirmé ainsi le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

Samedi et dimanche, les forces ukrainiennes ont tiré plus d'une vingtaine d'"obus de grand calibre" sur la centrale, selon le communiqué. Ceux-ci ont notamment explosé entre les blocs énergétiques numéro 4 et 5 et visé le toit d'un "bâtiment spécial" situé à proximité de ces blocs, selon la même source.

Les principales informations :

- La Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement de bombardements sur la centrale de Zaporijjia

- L'agence nucléaire ukrainienne a accusé la Russie d'avoir bombardé le site de la centrale.

- Emmanuel Macron s'entretient avec le patron de l'AIEA

Dépôt de combustible nucléaire

Ce "bâtiment spécial" abrite notamment un dépôt de combustible nucléaire, a précisé de son côté un responsable du producteur russe d'électricité nucléaire, Rosenergoatom, Renat Kartchaa, cité par l'agence officielle TASS. Malgré ces bombardements, "le niveau de radiation dans la zone de la centrale reste conforme à la norme", souligne le communiqué.

Pour sa part, l'agence nucléaire ukrainienne a accusé la Russie d'avoir bombardé le site de la centrale. "Ce matin du 20 novembre 2022, à la suite de nombreux bombardements russes, au moins 12 frappes ont été enregistrées sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia", a déclaré Energoatom, accusant les Russes d'"organiser une fois de plus un chantage nucléaire et mettre le monde entier en danger".

De "puissantes explosions", selon le directeur de l'AIEA

Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a fait lui état dimanche des "puissantes explosions" qui se sont produites dans ce secteur. "L'information est extrêmement perturbante. Des explosions sont survenues sur le site de cette grande centrale nucléaire, ce qui est totalement inacceptable", a-t-il déclaré dans un communiqué.

La Russie, qui mène une offensive en Ukraine depuis le 24 février, occupe militairement le territoire de la centrale et le président russe Vladimir Poutine en a revendiqué l'annexion, tout comme celle de quatre régions ukrainiennes. Depuis plusieurs mois, Moscou et Kiev s'accusent mutuellement de bombardements sur le site, sous contrôle russe mais située non loin de la ligne de front.

Macron s'entretient avec le patron de l'AIEA

Emmanuel Macron s'est entretenu dimanche avec le directeur-général de l'AIEA, Rafael Grossi, sur la situation de la centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine, que Moscou et Kiev s'accusent mutuellement d'avoir bombardée, a indiqué l'Elysée. Après cet entretien, le président français "parlera probablement cet après-midi" au président ukrainien Volodymyr Zelensky, a précisé la présidence.

L'Ukraine nie l'exécution de prisonniers russes par ses forces

Le chargé des droits de l'Homme au Parlement ukrainien a nié dimanche que les forces de Kiev aient tué des prisonniers de guerre russes, arguant que les soldats ukrainiens se défendaient contre des Russes qui feignaient de se rendre.

Le médiateur Dmytro Loubynets a déclaré que des "extraits de la vidéo" - présentée par Moscou comme la preuve que Kiev a exécuté des soldats russes qui s'étaient rendus - montraient en fait que les Russes "utilisant une reddition feinte... ont commis un crime de guerre en ouvrant le feu sur les forces armées ukrainiennes" et que les soldats russes tués "ne peuvent donc pas être considérés comme des prisonniers de guerre".