Guerre au Moyen-Orient : l'Iran attaque sans succès une base militaire américaine au Qatar
Des explosions ont été entendues au Qatar, au dessus de Doha. Téhéran revendique des tirs de missiles visant une base militaire américaine sur le sol qatari. Cette attaque fait suite aux frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens. Doha a fermé son espace aérien et des ambassades appellent à la prudence.
Des explosions ont été entendues ce lundi au Qatar, notamment à Doha et à Lusail, peu après l’annonce de la fermeture de l’espace aérien du pays. Ces détonations surviennent dans un contexte extrêmement tendu, après des frappes américaines sur des sites nucléaires en Iran.
Selon des journalistes de l’AFP sur place, les explosions ont retenti dans le centre de la capitale ainsi qu’au nord, à Lusail. Des projectiles ont été observés dans le ciel. Téhéran a revendiqué une riposte directe, qualifiée de « puissante » par la télévision d’État iranienne. L’agence officielle Irna a confirmé le lancement de missiles iraniens visant des bases américaines au Qatar et en Irak.
Le Qatar, situé à seulement 190 kilomètres au sud de l’Iran, héberge notamment la base d’Al-Udeid, la plus grande base militaire américaine du Moyen-Orient.
Fermeture de l’espace aérien et mesures de précaution
Quelques heures avant ces tirs, Doha avait suspendu temporairement le trafic dans son espace aérien. Le ministère des Affaires étrangères a évoqué une décision « prise dans le cadre d’un ensemble de mesures de précaution basées sur les développements dans la région ». Les autorités qatariotes assurent suivre « de près » la situation en coordination avec leurs partenaires régionaux et internationaux.
Menaces iraniennes et inquiétude diplomatique
La veille, Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême iranien, avait menacé les bases militaires américaines dans la région. Ce lundi, le chef d’état-major iranien Abdolrahim Mousavi a promis une « action ferme » après les bombardements menés par les États-Unis sur trois sites nucléaires iraniens.
Face à l’escalade, l’ambassade américaine à Doha a recommandé à ses ressortissants de se « mettre à l’abri » jusqu’à nouvel ordre, par mesure de précaution. Le Royaume-Uni et le Canada ont émis des recommandations similaires à leurs citoyens.
Mobilisation à Bahreïn et réaction de Doha
À Bahreïn, autre pays du Golfe qui héberge la cinquième flotte américaine, l’ambassade des États-Unis a temporairement placé une partie de son personnel en télétravail. Les autorités bahreïnies avaient, dès dimanche, demandé à la majorité des fonctionnaires de travailler à domicile, invoquant les tensions régionales.
Le Qatar, de son côté, tente de rassurer. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, a souligné sur X que les avertissements diplomatiques étrangers ne reflétaient pas « nécessairement l’existence de menaces spécifiques ou crédibles ». Il a assuré que « la situation sécuritaire dans le pays reste stable » et que Doha menait « des efforts diplomatiques intenses pour désamorcer les tensions ».
Appel à la prudence dans le monde entier
Le département d’État américain avait, dès dimanche, invité ses ressortissants à travers le monde à « faire preuve d’une prudence accrue » dans le contexte de la guerre entre Israël et l’Iran. À Doha, après les premiers bombardements israéliens sur l’Iran le 13 juin, l’ambassade américaine avait déjà demandé d’éviter les déplacements non essentiels vers la base d’Al-Udeid.