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Grèce : un homme soupçonné d'espionnage au profit de la Russie

Europe 1 avec AFP . 2 min
Grèce (illustration)
Grèce (illustration) © David GANNON / AFP

Un Grec de 59 ans a été placé en détention provisoire pour avoir photographié des convois militaires se dirigeant vers l'Ukraine, suspecté d'espionnage au profit de la Russie. Ancien militaire russe, il aurait transmis des images via une application cryptée, niant les accusations lors de son audition.

Un Grec de 59 ans soupçonné d'avoir photographié pour le compte de la Russie des convois militaires allant vers l'Ukraine a été placé en détention provisoire vendredi par la justice grecque, a déclaré une source judiciaire à l'AFP. La police grecque avait annoncé avoir arrêté mardi cet homme d'origine géorgienne dans la ville portuaire stratégique d'Alexandroupolis, dans le nord-est de la Grèce.

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Présenté vendredi à un juge d'instruction, le suspect a affirmé qu’il n’avait "rien fait d’illégal", selon une source judiciaire interrogée à l'issue de cette audition. Il a aussi affirmé n’avoir ni détenu ni transmis d'informations confidentielles. Ce quinquagénaire a précisé que "des photos montrant le transport de matériel de l’Otan avaient déjà été publiées à de nombreuses reprises dans les médias, tant locaux que sur internet", a poursuivi cette source judiciaire.

Un ancien de l'armée russe

D'après des images de télévision, son visage était dissimulé lorsqu'il est entré dans le bureau du juge et il a refusé de répondre aux questions des journalistes présents à l'extérieur du bâtiment. Dans un communiqué diffusé mardi, la police avait précisé qu'il avait été arrêté au cours d'une opération des services de renseignement.

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Cet homme "a avoué avoir pris des photos et des vidéos de matériel militaire" et avoir agi "pour le compte d'une autre personne à laquelle il a envoyé les séquences via une application cryptée", avait souligné la police dans son communiqué. Mais, selon la source judiciaire contactée vendredi, il a déclaré au juge d'instruction qu’il n’avait jamais reconnu les faits qui lui sont reprochés.

Une source policière interrogée plus tôt vendredi par l'AFP avait raconté que le quinquagénaire, qui a affirmé être un peintre en bâtiment, photographiait les convois militaires se dirigeant vers l'Ukraine, d'après les images récupérées sur son téléphone portable. Cette source avait ajouté que le suspect, qui avait servi dans l'armée russe dans sa jeunesse, avait apparemment été recruté par le service de renseignement militaire russe GRU, via un intermédiaire. Il avait dit avoir refusé d'être payé et avoir envoyé les images de son plein gré, selon cette source. Il encourt de cinq à dix ans de prison s'il est reconnu coupable d'espionnage.

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Un port stratégique

Des médias grecs ont assuré que l'intermédiaire était un Géorgien ayant des liens avec le crime organisé et vivant en Lituanie où il aurait été arrêté en mars. La justice lituanienne, sollicitée par l'AFP, n'a pas souhaité commenter ces informations.

En 2023, le cas d'une femme russe vivant en Grèce depuis des années sous l'identité d'une petite fille grecque morte depuis longtemps avait été mis au jour. Cet agent dormant présumé, qui se faisait passer pour la propriétaire d'un magasin à Athènes, avait fui le territoire grec avant que les autorités ne puissent l'interpeller.

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Malgré ses liens historiques avec la Russie, la Grèce a soutenu l'Ukraine depuis le début de l'invasion qu'elle a vivement critiquée, accueillant des réfugiés ukrainiens et fournissant aide humanitaire et armes à Kiev. Le port grec d'Alexandroupolis est une porte d'entrée essentielle pour les militaires américains qui transportent des fournitures en Europe dans le cadre d'un pacte de défense mutuelle.