Les plages de Martinique sont paradisiaques. 6:29
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Jean-Bernard Carillet
Dans "Et si on partait ?", notre chroniqueur Jean-Bernard Carillet nous donne quelques conseils pour visiter les quatre coins du monde. En Martinique, il recommande notamment de faire de la plongée dans la baie de Saint-Pierre, d'assister à un carnaval traditionnel, ou encore de visiter une distillerie de rhum. 

Chaque jour de l’été, Europe 1 vous fait découvrir de nouvelles destinations. Mercredi, dans "Et si on partait ?", notre chroniqueur Jean-Bernard Carillet a décidé de nous emmener en Martinique, et nous propose un circuit fait de plages paradisiaques et sportives, de carnavals endiablés, mais aussi de visites de distilleries traditionnelles de rhum. 

Faire de la plongée dans la baie de Saint-Pierre

La Martinique est une superbe destination plongée. Mais mon coup de cœur, c’est vraiment la baie de Saint-Pierre, car on peut y faire des plongées vraiment uniques. Petit rappel historique : le 8 mai 1902, le volcan de la Montagne Pelée entre en éruption. Saint-Pierre, qui était une ville prospère et dynamique, est rayée de la carte en quelques minutes (avant d'être reconstruite). Et la dizaine de bateaux qui étaient dans la baie de Saint-Pierre ont coulé après l’éruption... Ce qui fait qu’aujourd’hui, la baie de Saint-Pierre est devenue un fascinant musée naval sous-marin, avec de très belles épaves. C’est une sorte de Pompéi sous-marin.  

J’ai eu la chance de plonger sur la plus spectaculaire de ces épaves, celle du Roraima. C’est un bateau qui transportait des passagers, un monstre de 120 mètres de long. Même s’il a été détruit par l’incendie qui a suivi l’éruption, on voit encore toutes les structures métalliques. On peut visiter la salle des machines, les coursives, les cales. La vision de ce monstre englouti qui apparaît dans un halo bleuté est indélébile. Seul inconvénient : il est à 50 mètres de fond. Cette expédition est donc plutôt pour les plongeurs confirmés. 

Assister à un carnaval à Fort-de-France 

J'ai pu assister à un carnaval à Fort-de-France et j’ai été fasciné par l’ambiance et l’implication de toute la population. Cela a lieu au mois de février, il y a une ferveur incroyable, une atmosphère de liesse très communicative. Pendant les quatre jours qui précèdent le mercredi des Cendres, toute l’île vit au rythme endiablé de cette grande fête populaire. On peut voir des défilés costumés, des musiciens, des danseurs, des vieilles voitures customisées et surchargées que l’on fait vrombir. 

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Le carnaval se déroule en février. @JEAN-MICHEL ANDRE / AFP

Parmi les personnages traditionnels, on trouve notamment "les malpropres", des hommes qui s’enduisent de mélasse de canne à sucre, les diables rouges, et bien sûr le roi Vaval, mannequin géant symbolisant l’esprit du carnaval, qui est incinéré le dernier jour. D'ailleurs, ce carnaval ne se déroule pas qu'à Fort-de-France mais dans toutes les communes. 

Se balader à pied dans l'extrémité nord de l'île

Si vous voulez sortir un peu des sentiers battus, vous pouvez opter pour une superbe balade à pied à l’extrémité nord de l’île, hors des routes, entre Grand'Rivière et Anse Couleuvre. Le sentier longe la côte mais dans la forêt. Le parcours, qui fait 18 km pour environ 4 heures de marche, n'est pas spécialement difficile, mais le dépaysement est complet. On est loin de tout, on entend juste les bruits de la forêt et des vagues, les rivières, les petites criques. On ne croise aucune habitation, c’est vraiment sauvage. 

Pour revenir à votre point de départ, vous pouvez demander à un pêcheur de vous y ramener par la mer à bord d’une yole, une embarcation traditionnelle en bois. 

Visiter une distillerie de rhum

Du côté du patrimoine historique, n'hésitez pas à pousser la porte des distilleries de rhum, qui font vraiment partie de l’âme de l’île. La plupart se visitent. Cela vaut surtout le coup pendant la récolte de la canne à sucre, de février à juin, lorsque les distilleries tournent à plein régime. On voit les camions arriver, chargés de cannes à sucre. C’est déchargé, pesé, broyé, chauffé. La visite guidée vous emmène à l’intérieur de l’usine sucrière.

Celle qu’il ne faut vraiment pas louper, c’est l’habitation Clément, site classé monument historique. C'est un passionnant témoignage du patrimoine industriel martiniquais. On voit les machineries, les chais, la maison de maître et son mobilier de style colonial. C’est une plongée dans l’histoire de l’île.  

Autre distillerie remarquable : Depaz, près de Saint-Pierre, avec son domaine magnifique du 17e siècle, sur une colline vert pomme avec en arrière-plan le bleu profond des Caraïbes. 

Quelles sont les meilleures plages ? 

Si vous cherchez une plage de carte postale, je vous recommande Anse l’Etang, sur la presqu’île de la Caravelle, du côté Atlantique. Cette plage de sable blond et fin est bordée sur toute sa longueur de grands cocotiers et de résiniers qui offrent des coins d’ombre, et est encadrée par deux pointes rocheuses sur lesquelles vient se briser la houle.

Il y a bien sûr la mythique plage des Salines, la plus connue des plages de Martinique. Une réputation pas usurpée car elle est véritablement magnifique avec son sable blanc très fin et ses cocotiers penchés sur les eaux d’un bleu éclatant. Le petit plus est la vue sur le rocher du Diamant, au loin. Évidemment la médaille a son revers : cette plage est très fréquentée. Pour gagner un peu en tranquillité, on peut venir s’y baigner tôt le matin ou s’installer sur la partie droite de la plage, généralement moins bondée. 

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Le rocher du Diamant. @PASCAL PAVANI / AFP

Les plus sportifs, eux, peuvent se rendre à l’Anse Caffard, au sud de l’île. Cette belle plage de sable blanc descend en pente douce mais on n’y vient pas pour s’y baigner car les courants sont très forts et la baignade dangereuse. En revanche, les bodyboarders s’en donnent à cœur joie sur les rouleaux.

Une petite dernière, un peu spéciale : l’Anse Trabaud, au sud de l’île. Elle reste déserte en semaine et peu fréquentée même le week-end car l’accès est un peu compliqué. Il faut emprunter une piste en mauvais état pour l’atteindre. Elle a du sable blanc très fin, est longue de 2 kilomètres, et il y a plein d’arbustes qui offrent des petites niches végétales protégées du soleil. Et si cette plage est si spéciale, c’est parce que le naturisme y est toléré.