Les renseignements militaires cherchent à recruter toutes sortes de profils, dont les experts cyber. (Illustration) 1:30
  • Copié
William Molinié , modifié à
Le discret service de renseignement des armées françaises a accepté d’ouvrir ses portes à Europe 1. Tout au long de la semaine, nous vous emmenons sur la base aérienne 110 de Senlis-Creil dans l’Oise, au QG des centres experts de la Direction du renseignement militaire (DRM).

Au quartier général des centres experts de la Direction du renseignement militaire (DRM), le recrutement est un vrai défi. La concurrence dans le petit monde des espions vient de partout. Du privé, bien sûr, mais aussi des autres services de renseignement. Le renseignement militaire se retrouve sur ce segment avec d’autres services du premier cercle, comme ses cousins peut-être plus connus du grand public de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ou intérieure (DGSI).

Gustave, 22 ans, est issu d’une formation en cybersécurité. Après ses études, il a rejoint la DRM. Au sein de sa promotion, bon nombre se sont tournés vers le privé. Lui a choisi les armées. "Si on veut être au contact des personnes qui sont sur le terrain, c’est une bonne passerelle", recommande-t-il au micro Europe 1.

Une concurrence avec le privé

Experts cyber, big data ou encore spécialistes en intelligence artificielle… Pour rester au meilleur niveau, la DRM doit constamment recruter ce genre de profils, ultra spécialisés et surtout très prisés par les entreprises privées où la rémunération est parfois bien meilleure.

Mais le Général Cyrille, sous-directeur du renseignement militaire a son argument : le sens de l’engagement. "Les gens qui nous rejoignent savent que leur métier va de façon très concrète permettre à nos dirigeants d’être informés, de prendre les meilleures décisions. Et de ce fait, de protéger leur pays, leurs concitoyens avec en plus une dimension très incarnée, très militaire de notre renseignement", assure-t-il.

Un logement à moins de 50 euros par mois

La DRM recrute aujourd’hui de niveau Bac+2 à Bac+6, tous types de profils, et notamment des civils. Dans les métiers du renseignement (recherche et analyse), le cyber, dans l’ingénierie (infrastructures réseaux télécoms, développeurs) et dans le soutien (achats, ressources humaines, logistique). Y compris sur la base aérienne 110.

Il y a surtout un argument qui fait souvent mouche : quel que soit le statut du personnel hébergé sur cette base militaire, son loyer mensuel sera inférieur à 50 euros. D’ici à 2025, la DRM, dont le budget a augmenté de 25% depuis 2017, doit encore recruter 300 personnels pour parvenir à un objectif de 2.300 agents.