Donald Trump 2:53
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Matthieu Bock, avec AFP , modifié à
L'ancien président américain Donald Trump a plaidé mardi non coupable des charges à son encontre, lors d'une audience pénale historique dans un tribunal de New York. Donald Trump, 76 ans, devrait donc être jugé lors d'un procès qui pèsera lourd dans sa tentative de remporter à nouveau la présidentielle en 2024.
L'ESSENTIEL

Donald Trump a plaidé non coupable mardi après avoir été formellement inculpé de falsifications de documents comptables, lors d'une audience pénale historique devant un juge à New York. L'ancien président, le premier à subir un tel sort judiciaire, pourrait donc avoir à affronter un procès, même s'il va tout tenter pour éviter cette épreuve. Le républicain, qui brigue un nouveau mandat, est visé par 34 chefs d'accusation, notamment pour des malversations liées à de l'argent versé en 2016 à une star du porno.

Les informations à retenir :

- Donald Trump a plaidé non coupable

- L'ancien président libéré par le tribunal pénal de Manhattan sans contrôle judiciaire

- Son inculpation porte sur des paiements pour étouffer trois affaires gênantes avant l'élection de 2016

- Début du procès en janvier 2024, selon le juge

- "La loi est la même pour tous", a déclaré Alvin Bragg, procureur de New York

"La loi est la même pour tous", martèle le procureur de New York

Le procureur de New York qui a supervisé l'enquête ayant abouti à l'inculpation historique de Donald Trump a martelé mardi que personne n'était au-dessus des lois, affirmant que les "conduites délictuelles graves" n'étaient pas admissibles, quel que soit leur auteur. "La loi est la même pour tous", a déclaré Alvin Bragg devant la presse. Et "qui que vous soyez", "nous ne pouvons pas normaliser et nous ne banaliserons pas les conduites délictuelles graves", a-t-il affirmé.

Un avocat de Trump promet de combattre la "triste" inculpation de l'ex-président

Un avocat de Donald Trump a promis mardi de combattre la "triste" inculpation de l'ex-président américain qui venait de comparaître devant un juge de New York, un événement sans précédent. "L'acte d'accusation lui-même est un texte standard (...). C'est vraiment décevant", a déclaré à la presse Todd Blanche. Selon lui, Donald Trump est "frustré", "contrarié" mais "déterminé".

Le procès de Trump à New York pourrait débuter en janvier 2024

Un procès pénal de l'ancien président des Etats-Unis Donald Trump pour une affaire de malversations comptables pourrait débuter en janvier 2024, a indiqué mardi un juge du tribunal pénal de Manhattan, à New York, où Donald Trump a comparu.

L'ex locataire de la Maison Blanche, qui veut y retourner en novembre 2024, a plaidé très distinctement. Le juge Juan Merchan a déclaré qu'un procès pourrait commencer possiblement en janvier prochain, les avocats de Donald Trump présents à cette audience historique préférant le printemps 2024.

L'inculpation de Trump porte sur des paiements pour étouffer trois affaires gênantes avant l'élection de 2016

Donald Trump a été inculpé par la justice new-yorkaise parce qu'il a "orchestré" une série de paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes avant l'élection présidentielle de 2016, a détaillé mardi le procureur de Manhattan Alvin Bragg. Un portier de la Trump Tower, qui prétendait avoir des informations sur un enfant caché, a reçu 30.000 dollars pour garder le silence; une femme qui se présentait comme une ancienne maîtresse a touché 150.000 dollars pour se faire discrète et une actrice pornographique a perçu 130.000 dollars pour taire une prétendue relation extraconjugale, a détaillé le procureur dans un communiqué.

Donald Trump libéré par le tribunal pénal de Manhattan sans contrôle judiciaire

Donald Trump a quitté mardi le tribunal pénal de Manhattan, à New York, sans aucune condition et mesure de contrôle judiciaire, après sa comparution historique dans une affaire de malversations comptables présumées liées à de l'argent versé en 2016 à une star du X.

L'ex-président des États-Unis s'est montré le visage fermé, l'air sévère, dans la salle d'audience du tribunal. Auparavant, le septuagénaire a qualifié son sort, qui divise et secoue l'Amérique, de "surréaliste". Entouré de gardes du corps, l'ex-locataire de la Maison Blanche qui ambitionne d'y retourner en 2024, était arrivé au palais de justice de Manhattan dans un convoi sous très haute sécurité survolé par les hélicoptères des médias américains.

Manifestations pro et anti-Trump

A son arrivée, se faisaient face devant le tribunal des centaines de partisans et opposants de Donald Trump, sous tension et sous les invectives, même tenus à distance. Ses détracteurs avaient déployé une immense banderole "Trump ment tout le temps". Le milliardaire clame son innocence et assure être victime d'une "chasse aux sorcières" orchestrée par les démocrates du président Joe Biden, qui lui aurait "volé" sa victoire à la présidentielle de 2020. "Les démocrates d'extrême gauche ont criminalisé le système judiciaire", a-t-il encore dénoncé mardi, tout en majuscules, sur sa plateforme Truth Social, fustigeant un "tribunal bidon" et un juge "très partial".

New-Yorkais de naissance, il a passé la nuit dans sa luxueuse "Trump Tower" et va se soumettre, au tribunal, au rituel imposé à tout prévenu : décliner son nom, âge et profession, effectuer un relevé d'empreintes digitales et peut-être être pris en photo -- le fameux "mugshot", source de tant d'humiliations publiques pour les stars aux Etats-Unis. Mais son statut de haut dignitaire américain protégé par le Secret Service, police de protection des personnalités, pourrait nécessiter quelques aménagements.

Pas de menottes

D'après son avocat Joe Tacopina, il ne sera pas menotté. Il devrait ensuite être laissé en liberté, peut-être sous conditions, en attendant l'organisation de son procès à une date ultérieure. L'homme d'affaires new-yorkais, qui a fait fortune dans l'immobilier et la télévision, a donné rendez-vous à ses fidèles et ses dizaines de millions d'électeurs pour une conférence de presse depuis sa résidence Mar-a-Lago, en Floride, à 20H15 (00H15 heure locale mercredi).

Les chefs d'inculpation, une trentaine selon CNN, n'ont pas encore été rendus publics et devraient l'être par le procureur de Manhattan qui le poursuit, Alvin Bragg, un élu démocrate. Ils seraient liés à des fraudes comptables lors du versement légal en octobre 2016 et au remboursement par la suite de 130.000 dollars à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels.

Visé par plusieurs autres enquêtes

De son vrai nom Stephanie Clifford, cette femme, qui collabore avec la justice depuis cinq ans, était censée taire une supposée et très brève relation extraconjugale en 2006 avec Donald Trump. Les 130.000 dollars qu'elle avait touchés d'un ancien avocat et homme à tout faire de l'ancien président, Michael Cohen -- lequel a fait de la prison et s'est retourné contre son patron en 2018 -- n'avaient pas été déclarés dans les comptes de campagne du candidat Trump à la présidentielle de 2016. Une possible violation des lois électorales de l'Etat de New York. Cette somme avait été enregistrée, potentiellement illégalement, comme "frais juridiques" dans les comptes de son entreprise Trump Organization, déjà condamnée en décembre et janvier à une amende au civil de 1,6 million de dollars pour fraudes.

Au-delà de cette affaire, Donald Trump -- qui a bouleversé le système politique et la société aux Etats-Unis en moins de dix ans -- est visé par plusieurs autres enquêtes, notamment sur son rôle dans l'attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, sa gestion des archives présidentielles ou encore des pressions exercées sur des responsables électoraux en Géorgie pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.