Espagne : deux ultras arrêtés pour l'agression d'une femme enceinte en niqab

Les deux ultras ont été arrêtés et sont notamment accusés de "délit de haine" (photo d'illustration)
Les deux ultras ont été arrêtés et sont notamment accusés de "délit de haine" (photo d'illustration) © HO / SPANISH INTERIOR MINISTRY / AFP
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avec AFP , modifié à
La femme a été transportée à l'hôpital et ne souffre d'aucune blessure. Les deux supporters ultras ont été arrêtés. 

Deux ultras de l'Espanyol Barcelone, club de football de première division espagnole, ont été arrêtés pour avoir agressé une femme enceinte de huit mois portant un niqab, a-t-on appris jeudi auprès de la police municipale.

Groupe de supporters ultras. L'agression s'est produite le 29 août, alors que la femme se promenait dans le centre de Barcelone accompagnée de son mari et de leurs deux enfants et a été prise à partie par les deux hommes qui ont critiqué sa tenue, un voile intégral ne laissant apparaître que les yeux, selon la police. Le mari de la femme a réagi aux provocations et a été agressé par les deux individus, liés aux Brigadas Blanquiazules (Brigades Bleu et blanc), groupe de supporters ultras d'extrême-droite de l'Espanyol, interdits d'entrée dans le stade depuis 2010.

Absence de lésions. La femme, tentant de s'interposer, a reçu un coup de pied dans le ventre. Des agents de la police municipale ayant vu la scène sont alors intervenus et ont arrêté les agresseurs, précise la police municipale dans un communiqué. Elle a été transportée à l'hôpital, où des examens gynécologiques ont confirmé l'absence de lésions pour la mère et le fœtus, ajoutent les forces de l'ordre. Les deux ultras sont accusés de "délit de haine", "discrimination" et "délit de blessures".

Multiplication des actes islamophobes. Pour Mounir Benjelloun, président de la Fédération espagnole d'entités religieuses islamiques (Feeri), de tels actes arrivent "tous les jours en Espagne". Selon un rapport publié en avril par la plateforme citoyenne contre l'islamophobie, les actes islamophobes ont été multipliés par dix en un an, passant de 48 en 2014 à 534 en 2015. Selon les données du gouvernement, les agressions à motif religieux ou raciste sur cette période sont passées de 538 à 575.