En Syrie, l'Etat islamique paie ses recruteurs jusqu'à 10.000 dollars

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B.W. avec AFP
D'après des experts des Nations unies, réunis vendredi à Bruxelles, le groupe djihadiste verse jusqu'à 10.000 dollars aux recruteurs qui parviennent à faire venir des volontaires en Syrie.

Jusqu'à 10.000 dollars. C'est la somme que le groupe djihadiste Etat islamique (EI) est prêt à débourser pour les recruteurs qui réussissent à faire venir des volontaires en Syrie, selon des experts des Nations unies qui ont avancé ce chiffre vendredi à Bruxelles.

Payés en fonction du nombre de recrues. C'est notamment l'avocate polonaise Elzbieta Karska, qui dirige un groupe de travail de l'ONU sur les activités des combattants étrangers qui partent vers des zones de conflit, a confirmé que l'EI avait recours aux médias sociaux et à des réseaux informels (familles, amis, etc.) pour recruter de nouveaux djihadistes en Belgique. Ces intermédiaires, qui sont souvent basés en Syrie, "sont payés en fonction du nombre de personnes recrutées et du fait que leurs recrues se marient par la suite", a précisé le groupe d'experts onusiens dans un rapport préliminaire présenté aux médias.

De 2.000 à 10.000 dollars. "Nous avons été informés de cas où les recruteurs sont payés de 2.000 ou 3.000 dollars à 10.000 dollars, en fonction de qui est recruté. Cela dépend des capacités de la personne. Si c'est quelqu'un avec un haut niveau d'éducation, comme un informaticien ou un médecin, ils sont payés plus", a précisé l'avocate. "Ils sont payés par Daech" (l'acronyme arabe de l'EI), a affirmé une autre membre de la délégation de l'ONU, la Chilienne Patricia Arias. "Quand il y a un contact personnel direct, la radicalisation est la plus rapide", a-t-elle expliqué. 

Des profils variés. Quant aux profils de ces combattants, ils sont "divers". Leur âge moyen se situe aux alentours de "23 ans et moins" et "les femmes sont également de plus en plus nombreuses à partir". Les motivations sont également variées : "conviction religieuse", "raisons humanitaires" ou encore "recherche d'aventures". Et, souligne Elzbieta Karska, "le profil n'est pas toujours celui de personnes touchées par le sous-emploi. Beaucoup vivent dans de bonnes conditions matérielles".