Publicité
Publicité

Guerre en Ukraine : Poutine «ment» quand il dit que le cessez-le-feu est «compliqué», dit Zelensky

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 7 min
Volodymyr Zelensky, président de l'Ukraine.
Volodymyr Zelensky, président de l'Ukraine. Getty Images via AFP / © 2025 Getty Images

Vladimir Poutine a appelé les soldats ukrainiens à déposer les armes dans la région de Koursk, en écho à Donald Trump qui juge les discussions sur une trêve "productives". De son côté, Kiev accuse Moscou de "chercher à enliser tout le monde".

La Russie a dit samedi avoir intercepté 126 drones ukrainiens pendant la nuit, principalement au-dessus de ses régions de Volgograd et de Voronej (sud), tandis que Moscou n'a pas accepté cette semaine un accord de cessez-le-feu immédiat proposé par les États-Unis. Le ministère russe de la Défense a indiqué avoir abattu 64 drones au-dessus de la région de Volgograd et de la région voisine de Voronej, le reste ciblant les régions frontalières.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Tandis que l'Ukraine a annoncé samedi avoir abattu 130 drones lancés par la Russie sur tout le pays durant la nuit, au moment où les efforts internationaux s'intensifient pour mettre fin à la guerre en cours depuis plus de trois ans. Selon l'armée de l'air ukrainienne, 14 régions du pays ont été visées par des drones Shahed, de fabrication iranienne, et les forces russes ont également lancé deux missiles balistiques dans la nuit.

Les informations à retenir :

  • Vladimir Poutine a appelé vendredi les soldats ukrainiens à déposer les armes dans la région de Koursk.
  • Donald Trump a évoqué "de très bonnes et productives discussions" menées par son émissaire Steve Witkoff.
  • La Russie affirme avoir intercepté 126 drones ukrainiens dans la nuit.
  • L'Ukraine annonce avoir abattu 130 drones russes durant la nuit.
  • La Russie dit avoir repris aux Ukrainiens deux villages de la région de Koursk.

Poutine "ment" quand il dit que le cessez-le-feu est "compliqué", dit Zelensky

Le président russe Poutine "ment" quand il dit que l'instauration d'une trêve de 30 jours proposée par Kiev et Washington est "compliquée", a accusé samedi son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

"Poutine ment aussi sur le fait qu'un cessez-le-feu est supposément trop compliqué. En réalité, tout peut être contrôlé et nous en avons discuté avec les Américains", a affirmé Volodymyr Zelensky dans un message sur X.

Macron veut que "la pression soit claire" sur Moscou

Emmanuel Macron a estimé samedi qu'il fallait que la "pression soit claire" sur la Russie, "en lien avec les États-Unis", car elle "ne donne pas l'impression de vouloir la paix sincèrement", dans un message transmis à l'AFP à l'issue d'une réunion en visioconférence organisée par Londres.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Selon le président français, la Russie "ne répond pas à la proposition des États-Unis et de l'Ukraine" en faveur d'une trêve d'un mois, "elle intensifie les combats", et le président russe Vladimir Poutine "veut tout obtenir, puis négocier". "Si nous voulons la paix, il faut que la Russie réponde clairement et que la pression soit claire, en lien avec les États-Unis, pour obtenir ce cessez-le-feu", a ajouté Emmanuel Macron.

Zelensky désigne une équipe de négociateurs pour de possibles pourparlers de paix

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a crée une "délégation" en vue de mener "le processus de négociations pour atteindre une paix juste" avec la Russie, selon un décret publié samedi par Kiev.

La suite après cette publicité

D'après ce texte, le chef du bureau présidentiel Andriï Iermak, le chef de la diplomatie Andriï Sybiga, le ministre de la Défense Roustem Oumerov et le chef-adjoint de cabinet du président Pavlo Palissa formeront cette équipe pour interragir avec "les partenaires internationaux" de l'Ukraine. Ces quatre responsables composaient la délégation ukrainienne lors des discussions de mardi en Arabie saoudite avec les Etats-Unis, qui ont abouti à une proposition d'un cessez-le-feu de 30 jours.

La Russie dit avoir repris aux Ukrainiens deux villages de la région de Koursk

La Russie a annoncé samedi avoir repris deux nouveaux villages dans la région de Koursk, occupée depuis l'été dernier par les forces ukrainiennes et où les troupes de Moscou ont réalisé d'importantes avancées au cours des derniers jours. Selon le ministère de la Défense, les soldats russes ont repris le contrôle des villages de Zaolechenka et Roubanchtchina, au nord et à l'ouest de la ville de Soujda, dont Moscou avait annoncé la reconquête jeudi.

"Tôt ou tard", Poutine devra "venir à la table" des négociations, dit Keir Starmer

Le président russe Vladimir Poutine devra "venir à la table" des négociations "tôt ou tard", a déclaré samedi le Premier ministre britannique Keir Starmer en ouvrant un sommet virtuel à Londres avec quelque 25 dirigeants alliés de l'Ukraine.

"Si Poutine veut vraiment la paix, c'est très simple : il doit cesser ses attaques barbares contre l'Ukraine et accepter un cessez-le-feu", a déclaré M. Starmer, avant son échange avec une coalition de pays "volontaires" pour aider au respect d'un éventuel cessez-le-feu avec Moscou.

Poutine appelle les soldats ukrainiens à déposer les armes dans la région de Koursk

Vladimir Poutine a appelé vendredi les soldats ukrainiens à déposer les armes dans la région de Koursk, en écho à Donald Trump qui juge les discussions sur une trêve "productives" quand Kiev accuse Moscou de "chercher à enliser tout le monde". "La situation dans la région de Koursk est évidemment très difficile", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky à un groupe de médias dont l'AFP, mais les soldats s'y battent de manière "absolument héroïque".

"Il n'y a pas de menace d'encerclement de nos unités" dans la région de Koursk, a à son tour assuré l'état-major de l'armée ukrainienne, affirmant que des informations contraires étaient répandues par la Russie pour "faire pression sur l'Ukraine et ses partenaires".

Trump appelle Poutine à "épargner la vie" de "milliers de soldats ukrainiens"

Peu auparavant, le président russe, qui s'était exhibé mercredi en treillis militaire dans la région de Koursk, avait appelé les combattants ukrainiens à la reddition. "S'ils déposent les armes et se rendent, ils se verront garantir la vie", a certifié Vladimir Poutine, qui s'est dit "sensible à l'appel du président Trump" à ce sujet.

Le président américain avait précédemment appelé son homologue russe à "épargner la vie" de "milliers de soldats ukrainiens" qui sont selon lui "complètement encerclés par l'armée russe", sans préciser le lieu de cet encerclement, ni la source de ces affirmations.

Donald Trump a évoqué "de très bonnes et productives discussions" menées par son émissaire Steve Witkoff avec la direction russe jeudi à Moscou. Vladimir Poutine va "enliser tout le monde dans des discussions sans fin" pendant que son armée continue "de tuer", a répondu Volodymyr Zelensky.

Washington veut maintenant que Moscou fasse rapidement taire les armes

Donald Trump, qui a adopté nombre de positions du Kremlin au grand dam de Kiev et de ses alliés européens, a exercé une pression considérable sur le président ukrainien, qui a finalement accepté mardi une cessation des hostilités de 30 jours dans la mesure où la Russie s'y plierait aussi. Washington veut maintenant que Moscou fasse rapidement taire les armes, mais le président russe, sans s'opposer catégoriquement à une trêve, a déclaré jeudi qu'il y avait "des nuances" à régler sur cette question.

Il a notamment déclaré que les "prochaines étapes" vers une trêve dépendraient de la libération de la région frontalière russe de Koursk, où l'armée ukrainienne s'était emparée de plus d'un millier de kilomètres carrés en août dernier avec pour objectif affiché d'en faire une monnaie d'échange pour des négociations ultérieures avec Moscou.

Les forces ukrainiennes ont reculé dans cette zone ces derniers jours, laissant finalement jeudi aux Russes, selon Moscou, la petite ville de Soudja, qu'ils tentaient en vain de reprendre depuis des mois. Vendredi, l'armée russe a revendiqué la reconquête de Gontcharovka, une localité voisine. Les forces ukrainiennes "se sont regroupées, se sont déplacées vers des positions défensives plus favorables" dans cette zone, a affirmé vendredi l'état-major l'armée ukrainienne.

La Russie et l'Ukraine "pourraient s'entendre assez rapidement si tout le monde s'aligne, mais je ne sais pas à quel point nous sommes alignés pour l'instant", a reconnu vendredi le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, affichant un "optimisme prudent". Il s'exprimait en marge d'une réunion du G7 au Canada, dont le communiqué final a condamné "l'agression" russe -- un terme jusqu'à présent évité par le nouveau pouvoir américain" -- et a menacé la Russie de nouvelles sanctions si elle n'acceptait pas de faire taire les armes.

"Nous voyons, au lieu d'un engagement clair en faveur de la paix, de nouvelles conditions et des blocages" de la part de Moscou, a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, en marge de cette réunion. Même position de la part du président français Emmanuel Macron, qui a appelé la Russie à cesser les "déclarations dilatoires" et à accepter la trêve, après un entretien téléphonique avec Volodymyr Zelensky.

Pour le Premier ministre britannique Keir Starmer, "le mépris total (de la Russie) pour la proposition de cessez-le-feu du président Trump ne sert qu'à démontrer que Poutine n'est pas sérieux concernant la paix". La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas va de son côté proposer aux 27 pays de l'UE de fournir une aide militaire à l'Ukraine pouvant aller jusqu'à 40 milliards d'euros, selon des sources diplomatiques.

La Russie a émis jusqu'à présent des revendications maximalistes pour une cessation des hostilités, dont la cession par l'Ukraine de cinq régions annexées par la Russie, l'abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l'Otan, le démantèlement du pouvoir ukrainien en place.

Les bombardements continuent

La Russie a continué de bombarder l'Ukraine dans la nuit de jeudi à vendredi, comme elle le fait presque chaque nuit depuis trois ans et le début de son assaut. Les forces ukrainiennes, qui répliquent aux attaques russes avec leurs propres frappes de drones, ont dit vendredi avoir touché dans la nuit un entrepôt de missiles dans la région frontalière de Belgorod, et deux stations de compression de gaz situés à des centaines de kilomètres du front.

Une commission d'enquête internationale indépendante sous l'égide des Nations unies a conclu dans un rapport publié cette semaine que la Russie avait commis des crimes contre l'humanité dans le cadre "d'une attaque systématique et généralisée contre la population civile" en Ukraine.

La diplomatie russe s'est dite de son côté "indignée" par la condamnation en Finlande d'un chef du groupe paramilitaire néonazi russe "Rusich group" pour des crimes de guerre commis en Ukraine en 2014, année du début d'un conflit séparatiste soutenu par la Russie dans l'est de l'Ukraine, huit ans avant le lancement de son invasion massive du pays en février 2022.