Elections américaines : que se passerait-il en cas d’égalité entre Trump et Biden ?
La présidentielle aux Etats-Unis est marquée par un suspense total. Mercredi matin, ni Donald Trump ni Joe Biden n’étaient en mesure de l’emporter avec certitude. Pire, certaines projections donnaient les deux candidats à égalité en termes de grands électeurs, avec 269 voix chacun. Une situation rarissime et un sacré imbroglio en perspective. Avec Donald Trump en vainqueur potentiel. On vous explique tout ici.
Aux Etats-Unis, où la présidentielle bat son plein, l’incertitude est telle que le nom du futur président ne devait pas être connu avant plusieurs heures, sinon plusieurs jours. La situation pourrait même être bloquée pendant plus longtemps encore, si d’aventure Donald Trump et Joe Biden obtenaient le même nombre de grands électeurs chacun : 269. Cette situation, bien que rarissime, n’est pas impossible selon certaines projections. Dans ce cas, la situation serait plus complexe que jamais, même si elle devrait profiter au président sortant.
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Dès lors, la main passerait au Congrès. En vertu du 12ème amendement de la sacro-sainte Constitution des Etats-Unis, la Chambre des représentants serait chargée d’élire le président des Etats-Unis, et le Sénat le vice-président, selon une procédure appelée "contingent election" (en anglais dans le texte). Si les démocrates devraient rester majoritaires dans la première, les républicains devraient garder le contrôle du second. Pour autant, difficile d’imaginer une cohabitation.
Une voix par Etat à la Chambre des représentants
Car aux Etats-Unis, rien, décidément, n’est simple. Et si les démocrates sont majoritaires à la Chambre des représentants, Donald Trump devrait tout de même l’emporter. Les 435 membres de la Chambre n’auraient en effet pas individuellement le droit de s’exprimer. Chaque Etat ne dispose que d’une seule voix, peu importe le nombre d’élus qu’il envoie à la Chambre. "Lors du choix du président, les votes seront comptés par État, la représentation de chaque État disposant d'une voix", énonce en effet le 12ème amendement.
Or, les républicains, bien que minoritaires au niveau fédéral, sont majoritaires dans de plus nombreux Etats que leurs adversaires. Il y aurait donc fort à parier que Donald Trump obtienne au moins les 26 voix nécessaires à sa réélection.
La donne est plus simple au Sénat où, cette fois, chaque élu a droit à une voix. Les républicains détenant la majorité, Mike Pence serait à coup sûr reconduit à son poste au côté de Donald Trump. Pour quatre ans de plus.
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Cette situation n'est arrivée qu'à une seule reprise dans l'histoire des Etats-Unis, et ça ne date pas d'hier. C'était en effet en 1800, pour l'élection du troisième président de la toute jeune démocratie américaine. A l'époque, Thomas Jefferson, l'un des rédacteurs de la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis, était à égalité avec son rival Aaron Burr. La Chambre des représentants avaient alors tranché en faveur du premier nommé au... 36ème tour de scrutin. Et c'est pour évite qu'une telle situation de blocage ne se reproduise qu'a été adopté, en 1804, le 12ème Amendement.